Evidemment ce peut être le brouillard avec le risque de ne rien voir, avec cependant la possibilité de suggérer, de rendre compte autrement. Par exemple la tour du Palais communal de Sienne, ou les champs cultivés qui furent de bataille sur le Chemin des Dames et qui prennent alors un sens particulier auquel la pleine lumière n’aurait pas fait songer.
Davantage carte postale l’église ou le paysage sous la neige demeurent charmants. Toujours ils évoquent la première neige attendue des jours d’enfance, la valeur ajoutée au convenu, à ce que l’on ne regarde plus parce qu’on le voit chaque jour.
Mais au fond, lorsqu’il s’agit de restituer une ambiance, de raconter, de laisser sourdre des émotions cachées dans des souvenirs masqués est-il rien de mieux que l’habileté du peintre ? Le thème de l’hiver et de la neige est l’un des plus abondants et vous avez sans doute en mémoire l’un ou l’autre de ces tableaux. En mémoire de mon ami Raymond Buttner je clos ces ambiances d’hiver par l’une de ses suites qu’il affectionnait. Détrempe et gouache sur papier teinté, beaucoup de sobriété et de vérité pour évoquer ici l’hiver dans un paysage de bosquet germinois.
Magnifiques photos hivernales, cette petite brume permet d’adoucir ce Chemin des Dames que l’on traverse toujours avec beaucoup de nostalgie…
Le tableau de Raymond Buttner est vraiment superbe aussi
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Le Chemin des Dames sera souvent présent sur ce blog dans une atmosphère paisible le plus souvent, avec toutefois quelques renvois à la période de guerre qui l’a tant défiguré et dont de multiples cicatrices subsistent. Quant aux peintures de feu mon ami R. Buttner elles illumineront mes propos de temps à autre.
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Les fantômes des soldats laissent trainer leurs voiles
Les pieds trop lourds, ils ne peuvent quitter la plaine.
Les pas des soldats ont depuis longtemps disparu de la toile.
Les sillons droits du labour, essayent d’oublier la peine.
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Merci pour eux. Sur ce champ de bataille pas d’oubli pour les indigènes qui chaque jour décèlent encore des vestiges des combats.
[Craonne] « …Ce fut là que, fermes anneaux de la chaîne imbriquée où tombe en vain le coup longuement prémédité, -coeurs dignes de l’honneur et de l’épreuve, nous aidâmes à maintenir les lignes le lond de l’Aisne. »
Alan Seeger, poème : « l’Aisne, 1914-1915 » in Alan Seeger, le poète de la légion étrangère. Paris, Payot, 1918, p. 229
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