On espère tous quelque chose de mieux après une épreuve. Ce proverbe illustré par une image météorologique a été repris par des titres de film, de roman, de chanson. Qu’en est-il de son aspect naturaliste ? L’averse, on connaît, on la sent venir, elle s’annonce par l’emballement des couleurs dans le ciel.
Et quand s’échappent les nues alors il faut courrir et saisir les rayons de soleil capturés dans les milliers de gouttes déposées ici et là, en particulier par temps de pluie fine et sans vent, ce qui n’est pas si fréquent et ne correspond pas à l’averse mais à l’embellie attendue après la pluie. La feuille d’herbe d’ordinaire si banale revêt d’un coup un costume de soirée et les touffes cotonneuses de clématite sauvage une parure diamantée. Folles les herbes jettent des étincelles qui allument le feu aux sens endormis et font ralentir le pas du promeneur attentif qui guette le prochain éclat.
Et voici, voici deux pas plus loin la toile peinte d’un pointillisme de peintre inspiré. Les gouttes d’eau s’accrochent aux fils radiants, désespérées déjà de devoir s’évaporer l’instant d’après. Ces spectacles sont éphémères. Tant mieux. Pas possible de savoir s’ils reviendront demain, ou dans un an. Pour la nature la durée n’a guère de sens, le millème de seconde vaut une éternité. Mais l’homme, lui, qui se sait mortel, veut toujours conditionner les choses du monde à son attente pressée. Ce faisant il lui arrive de passer près d’elles sans les voir : on a tôt fait de détacher les guirlandes de Noël.
Mais là je lis bien que ce que je viens d’écrire ne correspond plus à l’idée du proverbe d’entrée. Alors il me faut inventer, et en plein soleil je peins au lavis. C’est-à-dire qu’avec rien je décris un monde ancien que cette manière de voir rend vivant. Le rien c’est l’eau du pinceau qui vient délaver l’encre que la plume a déposé sur la feuille, comme l’eau du ciel s’était amassée sur la toile de l’arachnide. Seule une pensée orientée -donc rien de mesurable- fait la différence entre les deux phénomènes. Parce qu’alors je ne suis pas pressé de placer ce clocher extraordinaire d’une église du dernier quart du XII e s. sur mon support de papier. Sans doute sur cette note suis-je assez fidèle au titre du blog, à défaut de l’être au proverbe.
église de Nouvion-le-Vineux, sud de Laon, Aisne
Beau retour Jean- Pierre , sur des mots qui jonglent entre la poèsie et le regard pointilleux d’un observateur de la nature ; cette arabesque en dentelle dessinée par l’araignée n’est-elle pas , au fond, le symbole de ce monde minimaliste que vous nous décrivez avec talent, sinon avec aisance.
Beaucoup de plaisir à vous lire.
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Me voici donc de retour sur la toile, si je puis dire ainsi, et vous me laissez croire que vous trouvez de l’intérêt à tirer les ficelles du jeu, avec plaisir. Rien que pour cela vais-je sans doute encore tisser pour mes aimables lectrices et lecteurs et pour la satisfaction personnelle de composer avec images et mots. A bientôt et amitiés, JPierre
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Une bien belle rentrée sur ton blog ! tu ferais presque apprécier la pluie abondante que nous avons eu cet été ! Il est vrai comme tu l’expliques qu’elle est toujours passagère.
Si tu viens à Reims, tu pourras aller voir l’exposition évolutive des Zinzolines (Caroline Valette et Dominick Boisjeol) tu verras que, à sa manière, Caroline travaille beaucoup en « ramassant » la nature…
L’expo a lieu jusqu’au 19 octobre, j’ai mis en route un nouveau blog pour faire le journal de ce travail
http://les.zinzolines.over-blog.com/
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D’accord, la rentrée c’est beau, ça sent le neuf ; après ça peut devenir plus délicat.
O.K. merci de ton info, j’irai voir l’expo en voisin, peut-être que ça zinzolinera.
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Je me souviens des fioles d’eau de pluie d’ orage, d’ eau de neige, de soirée mélancolique et d’ aquareller et écrire avec cette douce connotation ;-))
Il m’ en reste un peu de 2002 et vous m’ avez donné l’ envie de me remettre à cette douce récolte …
Merci à vous ;-))
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J’aime beaucoup cette toile d’araignée en suspension qui illustre si bien ce dont l’infiniment petit est capable .
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Bonjour Jean-Pierre, j’ouvre votre carnet avec plaisir, à bientôt, même si je passe sans écrire quelques mots…
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Bonjour Alice,
Merci de votre remarque à laquelle les puristes répondraient que l’infiniment petit est pourtant encore très éloigné de cette toile. J’invite des lecteurs à se rendre sur Odemarine pour visualiser vos photographies, j’ai trouvé spécialement réussie celle intitulée ‘miroir’. Continuez à nous promener sur des rivages enchanteurs !
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Merci Kaïkan de vos lignes humoristiques. Vous attrapez l’eau, occupation rare et précieuse. Je me souviens avoir emprisonné de l’air de l’an 2000 dans une ampoule de verre : il regarde couler le millénaire sur l’étagère d’une bibliothèque hors temps. Peut-être à une autre fois, entre deux rêves.
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Le passant est toujours bienvenu, il peut bien garder pour lui sa pensée du jour, mais vous, Wictoria, qui la répandait si bien pour ne pas laisser perdre le temps il me serait agréable qu’une fois ou l’autre vous preniez votre plume pour écrire un mot. Encore merci pour votre message.
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Et, comme toujours, cet harmonieux mariage de la photo et des mots :
Laissez moi vous le dire, simplement, naïvement : c’est radieusement beau !
Merci
Amicalement votre
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Si quelques cinéphiles de passage :
» Parlez moi de la pluie » sort aujourd’hui >>>un film Bacri-Jaoui, c’est en général signe de qualité. Enfin, chacun ses goûts, car le goût des autres, hein!
J’ai immédiatement pensé à vous, sourire.
Amicalement votre…
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Ah chère Passante que d’aimables propos et quel encouragement pour moi car si je m’efforce de bien rédiger je me sens parfois loin du compte ! Au sujet de la pluie, du film de Jaoui-Bacri que vous évoquez ci-dessus avec justesse, je me souviens aussi que le philosophe Alain avait écrit un joli propos sur la pluie et ses vertus. Votre imagination débordante fait un beau ruisseau, d’amples vagues même si ce n’est pas tendance. A bientôt, amical souvenir, JP
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J’avais laissé hier un petit commentaire…il est parti dans la toile dont tu mets ici une merveilleuse photo…
A bientôt…
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à Coumarine,
Merci de ton envoi, j’avais senti les vibrations de la toile mais ne suis pas pris dans les fils ni ne suis au centre de la toile, attendant une proie. J’explore seulement. Amitiés, JP
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Un superbe retour avec cette pluie vivifiante , oui, absolument;
A verse les mots
comme une pluie tiède
irrigue le lavis
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Comme c’est bien tourné Pierre, cette pluie venant irriguer le lavis comme des gouttes de bonheur. Merci encore et à bientôt, JP
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j’arrive bien tard, juste pour constater que vous me feriez presqu’aimer la pluie
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Magnifique ces petits trésors que tu nous livres…
Merveilleuses couleurs de la vie lorsque le tumulte se mèle à la lumière.
Un enchantement dont je ne me lasse pas.
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« Tumulte et lumière, couleurs de la vie ». Alors passons de suite au noir, momentanément. Amitiés, JPierre
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à Brigetoun,
Commente cela, moi qui croyais que lorsqu’on habite le sud on aime ces pluies fortes et rares qui animent les cieux ! Je vais devoir réviser mes théories, amitiés, JP
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