Comme il est devenu coutumier nous poursuivons cette ronde qui semble sans fin, lors de riches échanges amicaux. Ce mois j’ai le grand plaisir d’accueillir Hélène, de http://simultanees.blogspot.fr/ qui en des circonstances tragiques pour moi, me fait l’honneur et le plaisir de rédiger quelques lignes en mémoire d’un frère récemment décédé. Lisons.
En mémoire de Michel Boureux
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Il était 5 heures du soir, à Poitiers
Il est des regards que l’on n’oublie pas, venus du fond des âges. Nous nous regardâmes. Face à face silencieux qui faisait oublier la violence des spots, rêver de lumières filtrées par d’étroites ouvertures, de chandelles aux flammes vacillantes. Sous le pinceau du temps, la peinture écaillée de ses yeux grands ouverts apportait des éclats de vie. J’aimais ces cernes rouge d’ocre, la coiffure arrêtée d’une ligne, narines et bouche peintes. Stuc et chaux en mélange et enduit. Des prophètes dit-on, venus de plus loin encore, d’autres temps en rebonds, de l’orient en passant par Ravenne, comme flèches décochées dans l’espace et le temps, portant sur volumen la parole sans voix.
Musée Sainte-Croix de Poitiers, 8 novembre 2016, en provenance des fouilles de Vouneuil-sous-Biard, un ensemble exceptionnel de 2500 fragments, VIème siècle.
Le stuc, visage oublié de l’art médiéval, catalogue d’exposition sous la direction de Christian Sapin, Somogy, 2004
Notre ronde suit cette fois ce mouvement :
Nous évoquions sans équivoque des stucs antagonistes…
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Cerne rouge face au monde.
Une chouette diurne.
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Le masque parle…
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