Première neige

Quelque agitation scolaire et quelque impatience devant la première neige attendue. Les services météos de plus en plus fiables, annoncée elle vient et dans une température voisine de 0°O°O°0°C, bien collante elle nappe tout alentour, du proche au lointain. Charme indéniable, blancheur ouatée satinée sucrée. Que du bonheur visuel et corporel. Si l’environnement présente quelques structures volumétriques marquées, des lignes audacieuses et des renfoncements sombres alors place au tableau, à l’image parlante qui dit autant et plus que le verbe.

neige et roches calcaires

cordon de neige brisé sur main-courante

cordon de neige brisé sur main-courante

Quels génies, quels élémentals ont-ils fait tourner et brisé le cordon spiralé ? En lieu de réponse, dans sa magnificence vespérale, le soleil jette un clin d’oeil orangé :

Au lendemain vers la mare subsistent pour quelques heures encore des napperons ourlés, des guenilles dépecées, des aplats déchirés qui en leurs reflets s’estompent dans la fusion soudaine et les vaguelettes du temps sur les eaux éternelles :

j’attends la prochaine dans l’impatience de l’enfance

Les textes littéraires sur le thème de la première neige sont des plus nombreux. Je cite en conclusion celui de Maupassant, Première neige, extrait du site de l’Association des Amis de Maupassant et publié le 11 décembre 1883 dans le Gaulois. Il se trouve être dans un ton beaucoup plus triste que cette simple note de blog. C’est ainsi et la neige est dure aux plus démunis, ce que notre civilisation des loisirs nous fait parfois oublier. Dans le texte de Maupassant en question la démunie est une délaissée involontaire.

Le site de l’association est en lien ici, à la page de ce texte où vous pourrez le lire en entier :

http://maupassant.free.fr/textes/neige.html :

« … … A présent, elle va mourir, elle le sait. Elle est heureuse.
    Elle déploie un journal qu’elle n’avait point ouvert, et lit ce titre : « La première neige à Paris. »
    Alors elle frissonne, et puis sourit. Elle regarde là-bas l’Esterel qui devient rose sous le soleil couchant ; elle regarde le vaste ciel bleu, si bleu, la vaste mer bleue, si bleue, et se lève.
    Et puis elle rentre, à pas lents, s’arrêtant seulement pour tousser, car elle est demeurée trop tard dehors, et elle a eu froid, un peu froid. … …. »

6 réflexions au sujet de « Première neige »

    1. voirdit Auteur de l’article

      Merci de votre fidélité. Le sujet ‘neige’ presque « miracle pour l’oeil » comme vous formulez justement est trompeur. Peut-être convient-il de l’aborder derrière le viseur avec le regard du peintre et de trier les contrastes puis les expressions colorées des valeurs de gris. De n’appuyer qu’avec réserve sur le déclencheur après s’être demandé si cette nouvelle prise de vue va apporter quelque chose à l’avalanche de clichés que suscite le thème. Alors seulement la pie viendra se poser sur la barrière et se rendra indispensable au paysage, ce pourquoi le peintre l’a posée ici plutôt que là. Quant au photographe qui n’est en principe que dans l’instantané il doit apprivoiser son sujet d’une manière ou d’une autre.
      Attendue ce jour et à cette heure la neige n’est pas venue. Ce sera pour la prochaine fois. Sûr ! Arrimées à l’antenne de télévision voisine deux pies cajolent dans les gouttes de pluie.

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    1. voirdit Auteur de l’article

      @dom-a
      Merci de votre visite et de celle, virtuelle pour vous, de ces cavernes habitées par les génies du lieu. Si l’envie vous prend de rendre la visite réelle contactez-moi et je me ferai le plaisir de vous offrir un aperçu de ces cavités sans garantir cependant la sortie d’un djin. Quant à vos pages elles illustrent souvent la spontanéité de la découverte d’un lien imprévu entre image et commentaire, l’humour en prime. Je mettrai bientôt un lien.

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    1. voirdit Auteur de l’article

      @ promeneur,
      Rêve et impression mêlés oui assurément. De tous les phénomènes météorologiques la neige a capacité à confondre les temps de nos vies. Par les souvenirs de neige d’antan, par la satisfaction du présent à nouveau visage en sa compagnie, un présent annonciateur d’un futur proche non craint car déjà entrevu dans le paysage antérieur qu’elle recouvre sans trop le malmener en général et qui on le sait, va resurgir quasiment identique à ce qu’il fut. Son effet magique tient de cette aptitude à confondre les temps. De plus la qualité de la lumière et des ombres neigeuses renforce l’idée du jeu et du mobile dont raffole l’homme depuis l’enfance et dont l’entrée en monde adulte le prive partiellement. Mais laissons la philosophie près de l’âtre et courrons vers cette neige avant qu’elle ne fonde !

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