J’aime parcourir mes neiges d’antan recouvertes par celles du jour. Banalité froide. L’étendue de bourre blanche ouatée renvoie aux plus anciens souvenirs d’enfance, sans doute en raison du froid et de ses brûlures, de la glisse et des bonhommes. J’aime encore davantage prévoir ce qui sera parce que je sais que cela fut. Ainsi prévenus, lisez vous aussi dans le présent le devenir par le biais de l’image réelle d’un passé supposé reproductible tel :

graines de la clématite des haies en été (Clematis Vitalba), font suite aux inflorescences en cymes que l’on voit ci-dessous
Multiplier les exemples à l’infini ne servirait de rien. A l’échelle de nos vies la nature semble immuable, de même les paysages. Un leurre. Voilà pourquoi je préfère rêver dans l’incertitude du devenir. Qui me dit que sous la neige de cette souche va naître tel champignon plutôt que tel autre, quand bien même l’an passé certaine espèce a éclos ici plutôt que là :
Ils étaient bien là l’été dernier. Moi de même. A l’heure chaude méridienne n’est-il rien de plus confortable, de plus excitant aussi, que de s’adosser là, tout contre, tout près, dans l’impatience de l’éveil de la nature car il se pourrait que sous l’influence des génies du lieu et des démons de midi la belle endormie au collier de perles vienne à se dévêtir ?
P.S. le naturaliste averti verra de suite que cette écorce de bouleau n’est pas celle du grisard du dessus. Effectivement cette curieuse apparition résulte de la soudure de deux branches, ici en position inverse des lois de la croissance ordinaire.
Mes pas dans la neige fraîche
nul ne s’en souviendra
quand elle fondra.
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à jeandler,
Hélas non. Même la mémoire n’est pas fidèle, alors la neige, pensez donc ! Merci pour l’amitié, j’espère m’en souvenir….
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Été comme hiver, pêcheur – cueillir d’images et ciel que la nature est belle
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