Aubigny-sur-Nère en marge de… l’Ecosse

Aubigny-sur-Nère, chef-lieu de canton en Berry, en Sologne, en marge du Sancerrois est aussi en marge de l’Ecosse si l’on décide possible une marge du temps, des limites au temps, comme on fixe des bornes à l’espace.

Charmant et pittoresque, à coup sûr. La déambulation en ses rues et ruelles souvent bordées de maisons de bois postérieures à l’incendie de 1512 offre des minutes paisibles, aimables au promeneur attiré par la découverte. Ainsi en va-t-il de la maison dite de François 1er qui porte des sculptures en rapport directe avec ce roi et la date de 1519, bien effacée mais encore lisible parmi les fissures du vieux bois ridé par les ans.

cherchez bien, au centre de la banderole : 1519

cherchez bien, au centre de la banderole : 1519

maison de bois à Aubigny-sur-Nère Son église conserve d’intéressants témoignages du passé, tant dans son architecture que dans son décor. Les armoiries des Stuart ne laissent pas de doute quant à l’origine d’une partie de son financement ; une pieta du XVIIe siècle, expressive comme le veut le genre, si l’artiste  parvient à émouvoir, retient l’attention tout comme des inscriptions funéraires laissées par les bourgeois de la ville.

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VoutesWPietaXVIIW InscripFunXVIWMais revenons au titre, au passé, à la topographie ancienne de cette « Cité des Stuarts« . Il y eût un château à motte, sans doute dans le courant du XIIe siècle et des fortifications liées à sa défense et à celle de la ville, elles sont attribuées à Philippe-Auguste. Aujourd’hui l’Hôtel de Ville occupe l’emplacement du premier château et s’est installé dans ce qui subsiste des autres châteaux édifiés à la suite, notamment celui construit par Béraut et Robert Stuart, compagnons d’armes du chevalier Bayard.

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Armoiiries de Robert Stuart et Jacqueline de la Queille, sa femme, sur la voûte de la porte d’entrée du château

HdVCourW HdVsilhouettesW Mais surtout vient résider ici « le meilleur ami du Royaume de France » dixit Charles VII, savoir Jean Stuart de Darnley, cousin du roi d’Ecosse et chef d’une armée écossaise qui vint soutenir le dauphin Charles, futur roi de France Charles VII, dans son combat contre les Anglais durant la Guerre de Cent-Ans, notamment lors de la bataille et victoire de Baugé (1421). En remerciements de ses services le roi lui donne en 1423 la ville d’Aubigny, puis un peu plus tard le Comté d’Evreux et l’autorise à joindre sur ses armoiries écossaises des Stuart les lis de France, en 1428.

C’est pourquoi Aubigny prend soin de mettre en avant « l’Auld Alliance » dans ses manifestations festives et culturelles, son intérêt pour l’Ecosse ne se dément pas et revêt diverses formes. Tout à fait compréhensible et logique. Sans nul doute bien des habitants seront ce soir attentifs au résultat du referendum sur l’indépendance de cette province officiellement rattachée à la Couronne britannique depuis le traité d’union de 1707, même si le rapprochement existait de fait depuis la fusion des deux royaumes, soit par la force, soit par accord.

Quant à moi, visiteur d’un jour à Aubigny et habitant sans temps fixe le Chemin des Dames, je n’oublie pas la présence des troupes britanniques et donc partiellement écossaises dans les combats de 14-18. L’aurai-je oublié que le département et mes concitoyens me l’eurent rappelée, ce qu’ils ont fait ces jours-ci. En effet ces vendredi  et samedi 12 et 13 septembre 2014 ont été célébrées la mémoire de la présence des troupes britanniques au Chemin des Dames et celle des premiers internationaux de rugby tués au Chemin des Dames, comme en témoignent les photographies ci-dessous prises au Monument des Basques et au Mémorial de Cerny-en-Laonnois (nous reviendrons sur ces thèmes dans une prochaine note de ce blog) :

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2 réflexions au sujet de « Aubigny-sur-Nère en marge de… l’Ecosse »

    1. voirdit Auteur de l’article

      @dom-a,
      Qu’entends-je ? Comme vos mots sonnent bien, comme une correspondance baudelairienne à laquelle je n’ai pas encore songé. Bruissements d’uniformes entre ronflements de cornemuses, froissements des peaux, des laines. Ne jamais oublier pour autant que la guerre n’est jolie qu’en ‘revenant de Longchamps le coeur à l’aise’….

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