En ce mois de janvier 2018 j’ai le grand plaisir d’accueillir Dominique Hasselmann, « Métronomiques » dans le contexte d’une ronde amicale devenue tradition. Le thème est : Paysage(s). Elle tourne dans le sens suivant :
Jean-Pierre Boureux http://voirdit.blog.lemonde.fr/
chez …
Noël Bernard http://cluster015.ovh.net/~talipo/?tag=noel-bernard
Noel chez
Giovanni Merloni https://leportraitinconscient.com/
Giovanni chez
Franck http://alenvi.blog4ever.com/articles
Franck chez
Jacques https://jfrisch.wordpress.com/
Jacques chez
Hélène Verdier http://simultanees.blogspot.fr/
Hélène chez
Dominique Autrou https://dom-a.blogspot.fr/
Dominique chez
Guy Deflaux http://wanagramme.blog.lemonde.fr/
Guy chez
Marie-Noëlle Bertrand http://ladilettante1965.blogspot.fr/
Marie Noeële chez
Marie-Christine Grimard https://mariechristinegrimard.wordpress.com/
Marie Christine chez
Dominique Hasselmann https://hadominique75.wordpress.com/
Dominique chez Jean-Pierre etc..
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Ce paysage insoupçonné
La vitesse impressionne, on se croirait dans un TGV, cela décoiffe. La traversée du tunnel ne dure pas longtemps, les branches des arbres s’accrochent comme autant de caténaires désordonnées. Le ciel est violet, violent, des oiseaux s’envolent en tous sens, ils crient leur instinct de vivre ou de mourir. Mais les chasseurs sont désorientés, l’âme – soi-disant – de leurs fusils ne sert plus à rien. Le fracas des lumières s’amplifie. Des gorgones apparaissent puis s’évanouissent. Jérôme Bosch est le maître du bal masqué. Une danse de clowns enfarinés tourne au ralenti. Le rouge et le noir se marient au jaune et au vert pourrissant des habits de fête. Des arlequins chamarrés s’envoient en l’air. La chute des dominos produit un bruit rectangulaire. Un rassemblement d’animaux (licornes, rhinocéros à trois cornes, moutons à cinq pattes…) se déplace tranquillement au milieu des bouleaux argentiques. Je plane comme un aéronef sans moteur ni palonnier : la campagne, en dessous, est riante, la rivière paresseuse, ses méandres jouent comme Joëlle Léandre. Ce paysage insoupçonné n’a pas de fenêtres donnant sur le dehors : il est purement intérieur. Au milieu des nuages, des tramways verts ou jaunes se croisent sans jamais se percuter. Je me laisse porter par le rêve qui n’en finit pas, un peintre nommé Chagall m’offre sa palette à l’odeur de térébenthine et me salue en yiddish. Tout à fait étourdi, je suis embrigadé, sans m’en rendre compte, dans une colonne d’étourneaux. Dans la bourrasque, nous naviguons à l’estime, à moins que des GPS soigneusement cachés ne déterminent en réalité notre destination. Il n’existe pas encore une police des aigles ou des mouettes : chacun replie soigneusement ses ailes avant de rentrer chez lui. Quand je me réveille le lendemain matin, je constate que quelques plumetis blancs sont collés sur mon blouson en nylon.
texte et photo : Dominique Hasselmann
Dans le TGV, le rythme lumineux des caténaires a remplacé celui, sonore et mouvementé, des éclisses. La rêverie n’en est pas pour autant altérée.
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Pictural et pittoresque, ferroviaire et intérieur ce paysage
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Une belle synthèse de votre voyage « balistique » 😉
Ces traces de rêve qui apparaissent au matin sont toujours étranges et nous poursuivent la journée entière…
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j’espère que vous avez conservé précieusement, après cette expédition entre violence et harmonie, les plumetis des étourneaux
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@ Dominique AUTROU : les éclisses glissent, les passages à niveau ont disparu par enchantement, les TER sont à la traîne (avec des couples écrabouillés)… 🙂
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@ Dominique AUTROU
@ HVerdier
@ gballand
@ brigitte celerier :
merci pour vos remarques et suggestions… Le temps d’arrêt d’un TGV étant minuté (pas son retard), je ne vous tiens pas plus longtemps la jambe ! 🙂
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Un voyage dans ce paysage pleins de couleurs et de rêves me plairait beaucoup, mais doit-on apporter se plumes ?
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un transport peu commun qui décoiffe.
De quoi y laisser des plumes (et des poils, des cornes, de la laine…)
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