Crachat de coucou, ainsi est formulé l’avis de maison d’hôtes. Est-ce si surprenant ? Pas tant que cela quand on voit cette architecture au fond très contemporaine d’assemblage de bulles comme ferait tel poisson.
nid de bulles d’air de la cicadelle.
Toquons et entrons, chassant ces bulles précautionneusement. Au beau milieu est la larve, vert tendre aux yeux foncés. Sitôt repérée elle cherche à s’abriter du soleil en secrétant un liquide qu’elle insuffle d’air par une réserve qu’elle a dans l’abdomen. Ainsi se forme ce curieux cocon protecteur. Gonflé, non ? L’insecte adulte est celui qui saute plus qu’il ne marche et qui se pose parfois sur nous lors des chaudes journées d’été. Son nom est philène spumeuse ou cicadelle écumeuse [de Cicada = cigale, pour la forme générale] (Aphrophora spumaria L.), les deux adjectifs évoquant bien la mousse. Le maître en observation et description que fut Jean-Henri Fabre n’a pas manqué notre insecte : .. »L’insecte relève le bout du ventre hors du bain où il est noyé. La poche s’ouvre, hume l’air atmosphérique, s’emplit, se referme et plonge, riche de sa prise… l’air captif jaillit comme d’une tuyère et donne une première bulle d’écume… » Jean-Henri Fabre, Souvenirs entomologiques, T.II, Bouquins, R. Laffont, 1989, p.362 et ss.
Autres moeurs. A l’abri du promontoir rocheux, dans le sable provenant de l’érosion accumulé là au pied de la falaise s’étend une zone au relief lunaire : une multitude de cratères ponctue la surface terreuse.
Tout à coup l’entonnoir s’anime. Des jets de sable fusent du fond vers la surface car un insecte minuscule, une cicadelle en fait, a glissé le long de la paroi et n’en revient pas de ce qui lui arrive. Sous la force des grains de sable qui lui tombent dessus en permanence elle ne peut regagner la bordure du cratère. Bientôt deux longues pinces l’enserrent, son compte est bon.
on voit la bête retournée et saisie par des pinces dont l’une se devine à droite
En fait la larve de fourmilion cachée au fond de ce piège diabolique jette du sable dès que des grains de sable parviennent au fond, sur son corps enfoui. Si elle sent une proie comestible elle s’empresse alors de la saisir et de s’en nourrir, aspirant ses sucs et vidant la proie dont on retrouve parfois l’enveloppe.
gros plan sur la larve, les pinces sont bien visibles.
Conclusion : ces architectes aiment l’habitat fonctionnel mais ne donnent pas dans le social ! Âmes sensibles passez votre chemin.
Gloup ! ça me fait penser à mes cauchemars d’enfant… de sables mouvants que j’imaginais assez semblable à ces pièges : je n’ai jamais pu me résoudre à marcher dans de la vase.
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Que n’imagine-t-on pas en effet, enfant ou plus tard ? Je te propose une cure dans les sables mouvants du Mont-Saint-Michel pour guérir de tout cela …Amitiés, JP
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En passant chez Mathilde , je découvre votre blog ! Un monde à part, assurément que celui minimaliste que vous décrivez, avec un talent certain (connaissance serait sans doute le mot juste ) ; Un monde souvent abscons , pour le simple mortel!
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Merci bien nouvelle lectrice pour vos lignes encourageantes sur lesquelles je n’ai pas à épiloguer quand il s’agit du contenu de mon blog : je fais en sorte de ne pas égarer le lecteur tout en cherchant à satisfaire sa curiosité légitime. Si c’est cela une forme de talent j’en suis flatté. Il me semble que vos pages sont toutes neuves et j’ai trouvé sur vos images un agréable cadrage propre à mettre en valeur l’harmonie des tons du ciel et de la terre confondus. Bonne poursuite de votre recherche personnelle !
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Ça, c’est une page qui vaut le coup d’être vue ! Je me demandais ce qu’étaient ces petits insectes verts cachés dans un amas de mousse sur mes arbustes. Et quel insecte pouvais provoquer tous ces cratères dans la terre sableuse le long de ma façade ? C’est chose faite :))
Merci pour ces infos et ces images très représentatives !
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Votre commentaire est satisfaisant pour moi puisque vous écrivez que la page est utile. La remarque ne peut que plaire à un auteur qui écrit surtout pour être lu et agréablement compris. Votre curiosité naturaliste qui s’arrête sur un questionnement me fait penser que vous êtes un observateur attentif. Bonnes trouvailles dans vos promenades !
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