Deux poids, deux mesures

     Et oui, c’est comme cela, que cela nous plaise ou non la nature n’a aucun état d’âme, aucune morale. Elle n’est qu’un état évolutif de l’univers, à peine modifié par l’homme. Alors le titre de ce billet ne doit être considéré que pour ses mots et leur sens physique. 

     Ainsi dernièrement l’absence de vent, la température négative et un brouillard particulier ont provoqué la formation et la chute de paillettes ou bâtonnets de glace, qui n’étaient ni du givre, ni du grésil, ni non plus des cristaux organisés en flocons neigeux. Il fallait vraiment se pencher pour voir, soupeser les toiles d’araignée qui les ont accueillis  pour découvrir le phénomène. Et prendre la loupe pour distinguer leur forme.

paillettes de glace sur toile d'araignée

     Ces menues barrettes glacées ont recouvert toute surface, mais l’effet produit étant quasi identique à celui de la neige il était plus facile d’être trompé sur la nature véritable du phénomène que de le percevoir, comme on peut le constater sur ce tronc de noisetier :

tronc de noisetier et paillettes de glace

     Ainsi dernièrement la glace s’étant développée dans certaines fissures de la roche par condensation a agi comme un coin, fait pression sur des lits de calcaire de composition variée et a entraîné la chute de quelques tonnes de blocs.

     Dans les deux cas un seul phénomène responsable : le gel, mais des effets de masse et de poids bien différents. Dans le premier cas il convient de s’approcher délicatement au plus près pour découvrir avec plaisir, dans le second il convient de s’éloigner au plus loin et le plus vite possible, pour ne pas mourrir ou souffrir !

éboulement sous l'effet du gel

éboulement dû au gel

     Y aurait-il une morale de l’histoire ? La seule recevable est une forme d’analyse prudente et hors jugement moral. Opposables aux forces naturelles seule la science apporte quelque indication thérapeutique et la pensée théologique relativise leurs effets en obligeant l’homme à se chercher une place entre cette nature, lui-même et les autres. L’homme trouve bonheur et malheur en parcourant ce monde en tout temps. Se réjouir dans la contemplation des beautés naturelles sans doute, s’indigner des effets de cette même nature, à quoi bon ? Hasard et ? Le risque est là, la joie aussi. A quelle aune les mesurer ?

     Le peintre préfère doser à sa manière, ainsi croit-il peser sur le rendu de son art.    J’ai donc pris du charbon bien noir qu’on nomme alors fusain, pour rendre au mieux l’effet supposé de la neige et du gel, car c’est connu, si le bleu blanchit, le noir éclaircit.       Que de réflexion avant de poser ces parcelles carbonisées sur le papier blanc au relief accusé qui accroche le moindre trait, que de précaution pour ne pas salir, et de vigueur retenue pour placer les valeurs maximales qui vont obliger l’oeil à circuler dans le dessin comme la lumière est sensée faire parmi les flocons amassés ! Ici le seul danger serait de prendre froid ou de s’exaspérer du fait de n’avoir pas réussi l’entreprise folle de raconter sur le papier l’incident d’un jour de décembre.

fuain pour la neige

église de Paissy sous la neige

Je souhaite une année 2009 la plus heureuse possible à mes lectrices et lecteurs !

 Afin de varier un peu l’approche de ce blogue, dans les semaines à venir nous évoquerons subjectivement quelques lieux entre Champagne, Picardie et Ile-de-France.

5 réflexions au sujet de « Deux poids, deux mesures »

  1. sophie

    Je suis trés heureuse de la reprise de ce blog !
    Vos photos sont toujours aussi belles et ce fusain trouve sa place ici…

    LES GRIGRIS DE SOPHIE vous souhaitent une année :
    Grandement formidable
    Rare
    Irrésistible
    Gourmande
    Rigolote
    Irrévérencieuse
    Sublime

    …et 12 mois de petits et grands bonheurs !!!

    J’aime

    Répondre
  2. jeandler

    Merci de tes voeux. Tous mes souhaits sincères pour parcourir ce nouveau millésime.

    L’homme n’est que le dernier invité de cette planète: il doit s’en satisfaire et ne point l’épuiser.

    J’aime ce fusain pour rendre la neige: du noir pour faire du blanc! En Yin et yang mêlés.

    J’aime

    Répondre

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s