Tout récemment j’ai débusqué au détour du Web un projet de construction de la mairie, de la poste et de la gare de Vailly en 1919. Doit-on regretter le choix tel qu’il fut fait et que nous connaissons aujourd’hui ou bien s’en réjouir ? Il est parfois difficile de se prononcer quand il s’agit d’art ou d’architecture mais la vue de la revue « Le Petit Proriétaire » N°1 du 20 avril 1919 m’incite à penser que l’esprit ‘restauration‘ plutôt que ‘création‘ a parfois du bon s’agissant du rapport de voisinage d’une oeuvre avec ses voisines.
et voici ce à quoi nous avons échappé :
quant à la gare c’eût été moins critiquable mais très solennel cependant :
Chacun aura son point de vue sur la question mais dans la mesure où il avait été décidé de restaurer l’église plutôt que d’en bâtir une nouvelle peut-être dans le goût ‘art déco’, il semble judicieux d’avoir fait un choix allant dans le même sens pour notre Hôtel de Ville. Bien qu’audacieux et ne manquant pas d’élan le projet de l’architecte Fournier semble bien peu adapté au centre ville d’un Vailly reconstruit sur les bases et souvent les élévations partielles des maisons de l’avant-guerre. La gare, isolée, aurait beaucoup moins choqué dans sa forme du projet. En effet Vailly n’a pas été reconstruit selon un plan urbanistique d’ensemble mais au coup par coup, selon la volonté des propriétaires privés. Dès lors le projet de l’architecte Fournier (sans doute Gabriel Fournier architecte connu qui a oeuvré dans bien des villes dont Reims et Romans entre autres) aurait implanté en centre ville une construction en opposition avec tout le voisinage qui aurait créé en permanence une rupture et un désaccord visuel violents.
Vous constatez que l’ancien Hôtel de Ville, bâti en 1840 * à l’emplacement de la Halle au blé était enclavé dans un lot de maisons formant place, au sud et en avant de sa disposition actuelle. Vous remarquez surtout que la nouvelle mairie présente dans son élévation bien des réminiscences de l’ancienne bâtisse détruite dès le 30 octobre 1914.
* comme en témoignait une plaque de plomb scellée dans l’un des piliers et retrouvée en 1920 par Paul Batier ; elle mentionnait la date du 30 mars 1840 comme étant celle de la pose de la première pierre de cet édifice communal.