A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, l’Association du Patrimoine et de l’Environnement Vaillysiens (APEV) a honoré la mémoire de deux médecins qui ont marqué la vie vaillysienne autrefois.
Il s’agit de Jean-Joseph Brocard et d’Edouard Ancelet.
Le docteur Brocard selon une inscription relevée par le général Vignier, notre principal informateur sur l’histoire de notre bourg, serait décédé à Vailly le 18 juin 1847 à 67 ans. Or l’examen des actes de l’Etat civil conservés aux Archives départementales de l’Aisne ne mentionne aucun membre de la famille Brocard au milieu du XIXe siècle à Vailly. En revanche un Jean-Joseph Brocard décédé le 18 juin 1819 à Vailly, âgé de 67 ans est inscrit dans le registre des décès de cette ville.
Après plusieurs débats au sein de notre association et compte-tenu qu’il nous est apparu que deux Jean-Joseph Brocard décédés le même jour, le même mois, au même âge est hautement improbable nous avons arrêté notre choix sur ce qui est officiellement inscrit dans un acte officiel et non sur ce qui était sensé figurer autrefois sur le monument. Mais nous n’écartons aucune piste ultérieure qui remettrait en cause notre point de vue actuel.

Jean-Pierre Boureux, président de l’Apev, Mme Annick Venet, maire de Vailly, des membres du Conseil municipal et de l’Apev dévoilent une plaque de pierre sur le monument du Dr Brocard.
L’autre médecin, connu pour ses publications scientifiques au nombre d’au moins 18 dans le cours du XIXe siècle, est totalement ignoré dans la mémoire colportée du bourg. Pourquoi ? Aucune autre supposition qu’une ‘mise en quarantaine’ par le général Vignier, ou à tout le moins un oubli, ne s’est révélée. Ce qui me fait penser à un rejet est le fait que ce médecin n’avait pas la langue dans sa poche comme le soulignent ses amis venus lui rendre hommage lors de ses obsèques (propos rapportés par le journal ‘l’Argus du Soissonnais »). Il se trouve que ce médecin, républicain convaincu en était venu à s’opposer au préfet de l’Aisne et à faire preuve de combativité à une époque où il ne faisait pas bon s’opposer par l’oral ou l’écrit aux décisions du gouvernement du Second Empire, même dans sa période libérale après 1862. Ainsi notre médecin contestataire d’un certain ordre établi s’est-il momentanément retrouvé en prison à la Maison d’Arrêt de Soissons en 1866, sans que j’aie pu toutefois retrouver le mandat d’écrou. Mais l’affaire est certaine et je suppose que là réside la raison du mutisme à son endroit.
Raison suffisante à mon sens et surtout motif dérisoire par rapport aux qualités humaines et au travail de recherche scientifique effectués par ce médecin décédé à Vailly en 1891, d’où notre décision associative de lui rendre hommage en même temps que celui que nous rendons à son prédécesseur lors de la journée du Patrimoine 2013.
Vous trouverez plus de renseignements sur ces hommes sur le blog de notre association : http://apev-vailly.info/WordPress3/monument-docteur-brocard/
ou bien sur ce blog du Voirdit en tapant : ‘Brocard’ dans le rectangle de recherche.