Archives du mot-clé Soissons

Chercher des clochettes à Soissons lors du premier mai

Agréable entre deux averses la cueillette de brins de muguet réserve toujours des surprises.

L’idée est-elle bonne d’en chercher là où chacun jette un oeil ici et là au cours de sa promenade ? A vérifier. Nous voici d’abord en un lieu cher aux Soissonnais et à d’autres aussi, un lieu et monument quasiment emblématique de la ville après le vase, les deux étant brisés : Saint-Jean-des-Vignes. Sa façade découpée captive toujours les regards, reliée au réfectoire qui lui est contemporain ; cet ensemble étant édifié autour des années 1220.

façade est de Saint-Jean-des-Vignescontre-jour sur la face est de la façade de l’église et sur le grand cloître

décor très abondant et naturaliste sur la façade, petit portail sud

intérieur du massif de façade de St-Jean-des-Vignes selon la prise de vue de M. Vincent Zénon ; cf son commentaire plus bas

le grand cloître de Saint-Jean-des-Vignes

cellier du cloître de Saint-Jean-des-Vignes

travée ouest du cellier, photographie de Guillaume Dhuicq

et vos clochettes alors ? en voici :

fleurs en clochettes du portail sud de l'église de Saint-Jean-des-Vignes

et d’autres encore dans les voussures des arches du grand cloître :

clochettes muettes du grand cloître

Pas assez pour un bouquet ? cherchons encore ailleurs :

trop sombre la crypte de Saint-Léger ?

plus haut dans la lumière des arches du cloître :

fleurs en clochettes dans le cloître de Saint-Léger

celles-ci encore sont certainement de muguet. En résumé :

à gauche St-Jean, au centre St-léger, à droite St-Jean

La période de mise en place de ces sculptures est dans la fourchette 1200-1220. Les fleurs peuvent être celles du muguet, ce qui est le plus probable, avec éventuellement la possibilité pour les sculpteurs de s’être inspirés des fleurs de fritillaire.

Par la pureté de sa couleur blanche et de son parfum le muguet a fréquemment été figuré par les peintres qui ont mis en scène des récits relatifs à la vie de la Vierge. La coutume d’en offrir au premier mai semble remonter à Charles IX.

Dans la continuité des deux dernières notes de ce blog j’ajoute encore une référence à Alan Seeger : « Vous qui aimez les fleurs acceptez celles-ci. Leurs fragiles clochettes ont frisonné au choc des obus explosant et dans les nuits obscures, lorsque, furtifs, les ennemis avancent, elles ont été éclairées par la lueur pâle des fusées qui, au-dessus des champs ravinés et des anciennes cités jetées bas, tracent de leur clarté blafarde les braves frontières de la France. » 22 mai 1916, Poèmes, Bellinglise, II.