Copenhague en habits verts, si je veux, si je peux.

C’est bien de volonté dont il s’agit dès lors que l’on s’efforce de mieux gérer l’environnement. Les Indiens des plaines savaient faire, bien d’autres encore. Nos ancêtres lointains aussi. Mais la pollution de l’environnement par l’homme a déjà des siècles d’existence. Mais l’extermination des espèces… Mais la concentration des pollutions et son stockage pour des siècles… = cependant accélération des faits de nos jours avec lesmoyens technologiques dont nous disposons.

Bref le citoyen peu lettré, peu au fait des relations complexes entre l’homme et l’environnement ne parvient pas à faire la part des choses et se lasse des informations sur le sujet. C’est du moins ce que je crois comprendre en fréquentant le café du commerce du coin. Pourquoi ?

La raison première est la difficulté pour l’esprit à comprendre des évolutions peu visibles au prime abord. Ainsi sur ce blog j’ai tellement dit et raconté autour du spectacle de la nature que le premier lecteur venu aura l’impression qu’il n’y a pas changement de mon environnement depuis que le monde est monde. De même l’archéologie et la géologie sont compréhensibles par des initiés d’abord. Les spécialistes ne font jamais assez attention à cette réalité. Localement, sur ce secteur du Chemin des Dames, le facteur déterminant d’une relative préservation de la nature, qui laisse croire à l’immuable, est curieusement la destruction et ce paradoxe n’est pas perceptible immédiatement. En revanche la chute de la densité démographique consécutive au grand chambardement de la guerre est très présente dans les esprits.

Explication : aussitôt le premier conflit mondial tout mon secteur géographique a été profondément modifié ; nature et constructions saccagées, au point que l’on a pensé que cette « zone rouge » demeurerait à jamais irrécupérable pour l’homme. Du même coup tous les revers de pente jadis occupés de vergers et vignes ont été colonisés par la force de la nature : espaces gagnés de broussailles, de bosquets épars puis de forêt aérée. Là-dedans prospérent quantité de plantes et d’animaux que je photographie et vous montre. Mais si je vais chercher dans mes souvenirs et dans des inventaires anciens je constate la grande faiblesse actuelle de la biodiversité, même en ce paysage épargné. Au-dessus la « grande culture » use les sols et tue par traitements insecticides et fongiques ou suppression de zones en friches, en bordures, talus…, en-dessous la pression humaine gagne : chacun sa part de responsabilité. Mais presque personne ne s’en rend compte puisque cela n’est visible que par comparaison et étude. Souvent seuls des drames majeurs induisent hélas des réactions salutaires.

La raison seconde est le sentiment d’impuissance devant le phénomène, lié au manque d’espoir sous-jacent à l’état d’esprit actuel des ‘civilisés’ occidentaux. Lutter pourquoi et comment ? Les grandes institutions ont été tant décriées que l’on n’attend plus rien d’elles (état, église, armée, justice…), l’absence d’espoir dans le progrès des sciences a un effet paralysant, alors que l’aspiration au progrès avait été le moteur de l’occident entre 1850 et 1950 environ (rappelez-vous la belle scène chez Pagnol où le jeune instituteur développe devant la classe le fabuleux progrès qui vient, -scène d’ailleurs admirablement retranscrite dans le film). Sans espoir et sans but précis une partie de l’humanité occidentale erre à la recherche d’un seul immédiat, d’un présent d’ailleurs non présent ou peu présent sans futur attendu, espéré. Alors engager de grands débats écologiques, entreprendre des réformes qui pour certaines sont ‘mieux que rien’ -il faut le dire- n’attire absolument pas le peuple ces jours-ci, au moins en dehors de quelques espaces privilégiés urbains. Des enseignants font ce qu’ils peuvent, des politiques aussi, des religieux également. Mais si vous transformez ces représentants par l’institution qu’ils représentent vous constaterez immédiatement qu’il y a du pain sur la planche pour modifier la perception que nous en avons le plus souvent : Peu de motivation  pour apprendre, connaître, diffuser ; trop peu d’intérêt pour la chose publique ; évaporation de l’idée de Dieu. Et puis, alors que les scientifiques avaient mis le doigt là où ça fait mal depuis des lustres, les intervenants sus-nommés ont pris le train en marche et n’ont rien devancé. Alors fatalement ils tombent du marche-pied quand ce train prend de la vitesse. Et de haut aussi.

Voilà ce sera tout pour ces deux notes tristounettes sur le rendez-vous de Copenhague signalé par ce blog d’ordinaire optimiste et illustré, au sens propre du terme. Un point pourtant : dites et répéter autour de vous que la nature est le bien le plus précieux pour l’homme, à peu près à égalité avec un travail compris et presqu’aimé. L’écologie et le souci de l’Homme doivent aller de pair dans la mise en place d’un monde nouveau dont les soubresauts nous inquiètent et que seul le vouloir vivre ensemble dans un but choisi pourra atténuer les effets néfastes.

Faisant dérouler mon texte je m’aperçois que « zone rouge » apparaît en premier lieu. J’ai vu en ces termes et mis en valeur un intérêt imprévu quant à la préservation de la biodiversité. Nous sommes dans la zone rouge mais je suis sûr que les hommes vont mettre du vert : ils aiment la complémentarité, les contrastes de couleur et la couleur même. Alors vive le vert de Copenhague !

2 réflexions au sujet de « Copenhague en habits verts, si je veux, si je peux. »

  1. sophie

    Avec un immense retard j’ai parlé de vous sur mes grigris et de votre superbe fleur du mal !
    BELLE ET HEUREUSE ANNEE 2010 !!!!!
    UNE ANNÉE GRISANTE RIANTE IRRATIONNELLE GOULEYANTE RUTILANTE INCROYABLE SAUVAGE !

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  2. voirdit

    Merci Sophie de vos voeux et que 2010 soit pour vous fertile en inspirations galopantes point trop apprivoisées ! Merci d’avoir évoqué mon blog et la chauve-souris végétale si curieuse,sans doute dénuée de noires pensées.

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