Châlons-en-Champagne honore Robert-Louis Antral.

Si vous ne connaissez pas Châlons-en-Champagne ci-devant Châlons-sur-Marne ce pourrait être l’occasion de flâner un peu dans ses rues et ruelles, au long du Mau, du Nau ou de la Marne, vers St-Alpin, vers N.-Dame-en-Vaux… dans cette ville injustement méconnue et quelque peu dénigrée par ses voisines plus prestigieuses que sont Reims et Troyes. Constatez de vous-même que les quatre photographies ci-dessous vont dans le sens de cette introduction.

Châlons, maisons à colombages

St-Alpin toute englobée dans le bâti urbain

préfecture et jardin de Châlons

ancien couvent XVIIe s.

Je ne suis pas venu déambuler sans but mais pour redécouvrir Robert Antral en ses murs : il naquit dans cette ville en 1895 et y séjourne jusqu’en 1899 année du décès de sa mère, c’est alors qu’il devient parisien tout en conservant, comme le fera sa femme un attachement affectif certain à sa ville natale.

L’exposition présente plus d’une centaine d’oeuvres qui retracent le parcours de ce peintre figuratif et économe en effets qui mourut jeune en 1939. Ainsi peut-on contempler bien des ports, des scènes, des paysages et quelques travaux d’illustration d’ouvrages.

L’impression d’ensemble laisse s’écouler une sorte de sérénité bon enfant, toute contenue dans des tons le plus souvent froids mis en valeur par de larges touches englobant des surfaces où la lumière jaillit des toits, de l’eau, des ciels ou de la neige. Un peu celle de ce jour à Châlons où, d’appartion en cachette le soleil s’habituait au phénomène des giboulées de mars survenu tardivement cette année et restituait sur les toitures, dans les flaques et les nuages l’atmosphère des visions d’Antral. Je donne seulement quelques exemples non commentés, localisés à la souris pour ne pas déranger votre propre observation et parce qu’il est préférable que vous veniez. Ou bien encore, mais c’est moins riche d’émotions, achetez le catalogue au prix très abordable référencé plus bas.

Antral, cavalier

Sous-bois au cavalier, aquarelle, 48,3 x 31,7cm, Nantes, Musée des Beaux-Arts,

Antral, Granville

port de Granville, huile sur toile, 54 x 65 cm, Paris, musée d’Art moderne de la ville

port de Toulon par Antral

port de Toulon, huile sur toile, 50 x 65 cm, coll. particulière

Antral, Paris, Panthéon

Paris, le Panthéon, huile sur toile, 54 x 65 cm, coll. Lucien Menez

Antral, bords de Marne à Châlons

bords de Marne à Châlons, aquarelle, 32 x 47,6 cm, musée des Beaux-Arts et d’archéologie de Châlons

Et pour finir cette note de manière figurative, pourquoi pas un buste de Robert-Louis Antral exécuté par le sculpteur Léon Borgey (1888-1959) et offert à la Ville de Châlons par Madeleine Antral veuve de l’artiste, en 1953 ?

buste d'Antral, bronze de Léon Borgey

Robert-Louis Antral, buste de bronze par Léon Borgey, cire perdue d’Attilio Valsuani, 1952

A supposer qu’en quittant Antral il vous reste quelque liberté, prenez l’escalier et repérez quelques sculptures, meubles, tableaux -flamands notamment et même une galerie ornithologique très riche (2818 individus ! dont la grande outarde qui parcourait naguère nos plaines), façon cabinet de curiosité… Pour ma part j’ai sélectionné une tête d’évêque en pierre provenant de Notre-Dame-en-Vaux (dont le cloître à lui seul vaut une découverte) et un aperçu général de la galerie. J’avais souligné d’entrée que Châlons méritait bien votre visite…alors il vous faudra même revenir !

tête d'évêque musée de Châlons

galerie d'ornithologie

 

« …quoiqu’il soit l’un de nos plus cultivés peintres actuels, Antral n’est souillé d’aucune littérature, il a devant le monde une vision directe. »  Henri Vendel (conservateur d’alors et bibliothécaire) in ‘le Journal de la Marne’, 1940

Catalogue de l’exposition : ANTRAL, Musée des Beaux-Arts et d’archéologie de Châlons-en-Champagne, 2010

Exposition ouverte du 5 février au 29 août 2010

 

Musée : Place Alexandre Godart 51022 Châlons-en-Champagne

Tél : 03.26.69.38.53. Mél : musee.mairie@chalons-en-champagne.net

 

 

6 réflexions au sujet de « Châlons-en-Champagne honore Robert-Louis Antral. »

  1. jeandler

    Pendant presque un an , j’y suis passé, à toute vitesse, allant ou revenant d’une caserne de l’Est… alors, je n’en vis pas grand chose.
    Une ville avec ses souvenirs qui méritent d’être contés.

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  2. voirdit

    Et encore ce n’était pas alors le TGV ! Nous avons tous traversé des villes plutôt que de les avoir visitées, à tort certes souvent. Mais le service militaire n’était pas non plus un temps propice à la découverte intellectuelle des choses du monde et le Châlons de l’époque était bien en-dessous de celui d’aujourd’hui esthétiquement parlant. Des maisons anciennes ont malheureusement été détruites mais bcp d’autres ont été restaurées. Bilan correct entre deux perceptions me semble-t-il car tout ne peut être conservé à tout prix (c’est le cas de le dire) et nous sommes depuis le XIXe s. les plus soucieux de la préservation du passé. Ah ces villes de garnison de l’est !

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  3. jeandler

    Je crois que le train s’y arrêtait deux minutes avant de nous projeter dans la nuit…
    Toutes les villes (les régions y seraient-elles pour quelquechose dans ce renouveau ou bien quelque municipalité devenue soudainement éclairée – comme à Orléans, par exemple?) repensent leur centre-ville, leur centre historique. Certaines pionnières en la matière, d’autres avec grand retard, mais toutes dans une même mouvance. La Champagne y oeuvre depuis longtemps …

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  4. wictoria

    je connais la ville (mais pas le peintre), je me souviens aussi de la confusion induite par le changment de nom, puis annulé, etc…résultat : la ville s’appelait déjà « officiellement » en Champagne alors que les panneaux indicateurs routiers n’avaient pas été tous changés, et celà a duré plus de 2 ans !!!! quel mic mac pour une ville qui aurait très pu garder son le nom de ceux qui l’ont toujours connue ainsi, du moins au XXème siècle 🙂 (sans parler du coût que cela a dû occasionner en dépenses publiques…)

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  5. voirdit

    Et oui tout cela pour être remarqué des électeurs et tenter de donner un semblant de lisibilité régionale à une ville préfecture éclipsée par deux voisines plus prestigieuses. Mais il faut du temps pour identifier une région qui depuis les foires de Champagne avait perdu beaucoup de son prestige. Le changement de nom a été en effet une opération coûteuse, sans doute pas de première nécessité et sans grande répercussion attendue : notre Région continue à se dépeupler même si Châlons tire un peu cette zone rurale.

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  6. daniel guittard

    bonjour, je me permet de vous ecrire pour vous demander des renseignement sur un tableau que je possède de l’artiste.
    un tableau intituler matinée de septembre 1913 signé en bas à gauche dim. 22 cm x 32 cm huile sur carton ou panneau.

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