Le soleil refuse de collaborer plus avant. Jusque-là il consentait à m’envoyer ses rayons lumineux dans mon repaire des jours tièdes. Mais depuis une semaine son trajet dégressif laisse dans l’ombre les deux portes qu’il osait franchir depuis le printemps. Aussi ai-je décidé de capter et d’amplifier ses derniers éclats avant fermeture automnale et hivernale.
L’un de mes alliés, Apollon lui-même, se désespère de ne plus avoir la tête échauffée et s’en agace. Quant au poisson porc-épic ou balloonfish (ou mieux encore Diodon holocanthus) indifférent jusque là, il pense désormais que cet astre d’orgueil le gonfle. Alors prenant quelque accessoire j’agis…

dernière porte franchie par les rayons solaires vus depuis l’entrée en trou de serrure.
J’ai nommé le vitrail ‘paysagé’ parce que sa structure prend appui sur le paysage rocheux aperçu derrière cette entrée.

vous constatez que devant la nouvelle situation ci-dessus, celle de l’absence compensée par la lumière réfléchie, il m’est apparu nécessaire de contrer momentanément le tragique de l’affaire

éclairant d’abord mes compagnons d’infortune tel ce poisson mérovingien qui renvoie d’ordinaire ma pensée vers notre saint indigène, Rémi, né dans le village voisin de Cerny-en-Laonnois…

ou cet autre poisson, le porc-épic ou balloonfish, Diodon holocanthus, apprivoisé et chargé de me rappeler l’origine marine de toute la roche qui m’abrite

j’envoie, facétieux, les rayons de mon disque en inox sur l’icône du Christ librement inspirée de celle de N.-D. de Laon qui dessine autour de la sainte face sculptée une mandorle de lumière au-delà de l’auréole habituelle. Cela ne dérange en rien mon imagination qui continue à échanger dans ma cervelle cette image contre celle des chanoines de Laon qui ont acheté des parts de la seigneurie de Paissy au mitan du XIIIe siècle, de manière à exploiter la pierre locale pour leur plus grande gloire, avant celle de ce Dieu fait homme qui peut-être n’en demandait pas tant…
Ainsi ai-je voulu faire toute la lumière sur le début de la pénombre, ainsi ai-je osé mettre en lumière ces lueurs de l’esprit qui, de l’Antiquité à nos jours, embellissent le parcours des hommes sur terre, hommes devenus aujourd’hui quelque peu étrangers au trajet infini des sphères et des astres célestes. Que la lumière soit !
Et pour éclairer encore votre lanterne je me permets de vous offrir de l’éclairage solaire tout à fait gratuit. Eureka !
bien beau projet que cette quête de la umière
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à Elise,
Beau projet en effet. Apparemment vous en savez quelque chose, vous qui êtes déjà passée outre au projet pour entrer dans le vif du sujet, un sujet que vous tenez avec maîtrise. Merci de votre message.
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La lumière qui éclaire ce vitrail par derrière (en affutant le sens, au passage), me laisse assis sur ma chaise; c’est la bonne hauteur pour le regarder et cela donne envie d’y revenir souvent.
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à dom-a,
Ce salon très petit offre un espace des plus curieux. Je n’ai pas trouvé l’usage qu’ont pu y trouver mes lointains prédécesseurs en ce lieu, l’hypothèse d’un grenier à blé est à retenir. Autrefois la paroi occupée par le vitrail était fermée, pleine. Il semblerait que la guerre de 14-18 puisse être responsable de l’ouverture, soit par explosion, soit par usage de la cellule par les combattants comme cela se constate sur l’ensemble des creutes de l’endroit. S’asseoir dans le fauteuil translucide est en effet le bon endroit pour lire, il sied au fondement et les idées ne s’échappent pas trop vite.
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archéologue et troglodyte : combien je vous envie ce salon d’été et ses jeux de lumière
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à louisevs : je suis bien conscient de l’intérêt du lieu, hors et dans le monde, ni maison ni cave puisque troglodyte. Un endroit à découvrir sans doute puisqu’il est l’expression de la créativité humaine dès ses origines que je ne fais pas remonter au-delà du XIIe siècle et qui, éventuellement pourrait voisiner avec le siècle de Louis XIV.
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