En nos creutes bien souvent, intéressé, le soleil pérégrine. Avec la faconde des puissants il mégote, espérant trouver le gîte et le couvert. Plusieurs fois je l’ai surpris tel un rôdeur, passant de l’ombre, s’excusant à peine une fois la lumière faite sur ses véritables intentions : dormir à l’oeil mais pas à la belle étoile. Un jour il est entré par effraction dans la chambre :
un autre, franchissant le portail grand ouvert, ce qui lui permit d’explorer chaque cavité :
En chemin, inquisiteur, il demande l’heure à l’horloge de Yannick, non remontée ce jour-là, et quelque peu déconfit de la farce,
s’en inquiète auprès de la Piéride du chou qui, flattée du peu mais honorée, lui répond négligemment d’un signe de tête, cinq heures moins deux :
dubitatif il questionne l’escargot qui se languit de la fraîcheur vespérale et lui rétorque : « -six heures et quart ! »
Enfin, incommodé par tant d’irrévérence, s’en est allé sonner à d’autres portes. Curieux il s’attarde un long moment dans l’axe de l’entrée de la vieille carrière -est-ce un hasard ?
éclabousse un oeil dedans, histoire de marquer son territoire
Il est déjà 21 heures (heure de Paris) lorsque reprenant sa course de char solaire, blindé qu’il est des réactions des créatures terrestres, il franchit le ravin du Mourson qu’il éclaire parcimonieusement, sans dérangement
avant de le saluer, majestueusement de ses rayons du 21 juin, à 21 h 40, heure de ce royal coucher paissois du solstice d’été.
(aucun montage, la diffraction des rayons sur la lentille de l’objectif a produit cet effet)
Toujours aussi à l’aise, fier du prestige millénaire que son aura clame au monde, il se couche dans de beaux draps, assuré d’un réveil royal. La cour applaudit, un héraut d’or vêtu lit quelques lignes d’au-revoir :
« J’ai beaucoup aimé ce monde qui est si dur et les horreurs de la vie. Je n’ai jamais pensé, comme Cioran, que le mieux, pour un homme, était de ne pas être né. J’étais content d’être né et d’avoir vu des arbres, des chats, la mer, le soleil qui n’en finit pas de se coucher le soir pour se relever le matin, les étoiles et la lune dans le ciel de la nuit, des coccinelles sur les feuilles blanches où je racontais Gabriel et de grandes catastrophes. »
Jean d’Ormesson, Le rapport Gabriel. Gallimard, 1999, p.256
et tire le rideau sur cette royale journée, découvrant ainsi le char d’Apollon auquel déjà le Grand Roi avait naguère songé, abandonnant momentanément à Morphée les rênes du pouvoir :
Werner, Louis XIV sur le char d’Apollon
Chers lectrices et lecteurs le rideau sera également tiré sur ce blog pendant la période estivale et s’ouvrira de nouveau en septembre prochain. Cependant quelques rappels offriront peut-être une scène ou une autre. Bonnes vacances et bel été à tous !
Bon temps de pause, de ressourcement
A bientôt
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Après avoir suivi la ronde du soleil , le traquant jusqu’à la pointe du jour , il est normal que vous preniez un peu de vacances . Espérons qu’il acceptera de vous honorer de sa sublime présence : denrée précieuse s’il en est .
Belles vacances et au plaisir de vous relire.
A plus loin
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J’aime beaucoup cette histoire…mais je file je vais être en retard .
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à Coumarine,
Merci de votre fidélité, bel été à vous !
à Mathilde,
La course solaire continue et ainsi rapproche déjà dans un temps pas si lointain la reprise de ce blog. Que ce soleil soit vôtre en cet été !
à l’image du jour,
La suite pourra attendre votre retour, quand des vacances vous autoriseront à ne plus courir après le temps. Bonne intuition pour vos prises de vue toujours enrichissantes esthétiquement.
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Alors comme ça, le jeune homme il est encore en vacances… !
Profite, profite.
A bientôt
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J’espère que vous n’avez pas abandonné la partie ! Ce serait dommage.
A bientôt
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à Véronique et Mathilde,
Combien suis-je ravi de vous lire assidues et comme je ne le suis moi-même ! Le 7 aurait dû être le jour de mon retour mais de multiples engagements font que je n’ai pas encore repris le fil de ces histoires inattendues que vous me faites l’honneur de goûter de semaines en semaines. Sans doute vais-je revenir bientôt sur l’écran et merci de tout coeur.
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Beauté et humour!
J’aime beaucoup!
je découvre aussi entre autre ce qu’est une piéride du chou et la faculté qu’elle à de faire de la poésie avec ses antennes!
Au fait, à quelle heure reviens-tu?
A très bientôt!!
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Ah Corinne, que d’humour pour rappeler, en bissant le rédacteur, que les aiguilles tournent ! Et moi, bon public de revenir, mais sur la pointe des pieds, à pas de loup, comme l’apache en chasse. Le gibier est abondant mais encore faut-il le débusquer. Patience et longueur de temps….
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