Une fois laissée en son lointain stratifié, la plaque neigeuse, tout près, garde la trace de ses passants, indique leurs moeurs, leurs élans.
un merle a atterri, ses ailes et ses pattes révèlent son passage.
et la vieille motte, comme le hérisson se planque sous ses pointes
la marche du garenne dans la neige en petits bonds tranquilles
et celle pataude du blaireau, chut… taisson(s)-nous !
on dirait la patte d’un petit ourson, d’un fouisseur né
marche assurée du blaireau dès la sortie du gîte
sur l’antique rocher la neige trace un coeur ourlé de broderies alors que sur le plateau du Chemin des Dames, quelques mètres plus haut
elle renforce la rudesse du plateau en hiver par le contraste du métal des vieux rouleaux et la mise en avant d’une mâchoire d’acier aux dents broyeuses ; tout cela par oubli de grasse graisse grince et grelotte.
le général hiver n’en finit pas de manifester sa victoire… alors qu’en contrebas
la fine couche neigeuse renforce les lignes et les structures organisées par le fontainier auprès de la mare.
Sur la lune : certains n’ont pas voulu croire à cet exploit magique. Mais qui refusera de voir en cette sculpture appuyée la trace des semelles de sabots de votre serviteur ?
et la gendarmerie vous dira que c’est du 41 Made in France.
Mais là. Fichtre, quel bazar ! « bien que sous un joli toit protecteur… »
Vous trouverez la réponse en compagnie de Hermann Hesse dans une lettre qu’il envoie le 20 février 1934 à Gunter Böhmer :
« Le grand cactus devant l’atelier, qui cette année a passé pour la première fois l’hiver dehors, bien que sous un joli toit protecteur, me cause du souci. Nous ignorons encore s’il s’en sortira ou s’il a gelé… »
Hermann Hesse, Brèves nouvelles de mon jardin. Calmann-Lévy, 2005 depuis Freude am Garten, Insel Verlag Frankfurt am Main, 2002
P.S. : pour ce qui est du ‘joli toit protecteur’, chacun appréciera.
Quelques degrés en dessous de zéro ne font pas peur aux cactus . Tout dépend de la durée de gel. J’en ai perdu ainsi pourtant « endurcis » ou les croyant tels…
Tes images alternant le noir et blanc et la couleur sont très belles et prennent valeur de discours pour qui sait les lire.
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J’espère que le mien n’est pas un froussard mais le thermomètre a passé les -10° quelques nuits. Attendons.
Dans certains cas les images n’attendent pas de commentaires et même s’en passent fort bien. J’essaie d’ajuster les commentaires de manière à ce qu’ils ne soient pas trop… bavards ; ils façonnent pourtant une structure entre réalité matérielle de l’image et perspective propre à l’auteur, l’une et l’autre modèlent un nouvel édifice. En ce cas pourtant le lecteur peut s’estimer trop conduit jusqu’à s’égarer dans des espaces où il ne serait pas allé seul. Qu’il le fasse savoir ! Ceci est propre à toute expression sur l’art : on fait souvent dire à l’auteur bien plus que ce à quoi il avait pensé en réalisant son oeuvre et il m’arrive, commentant une oeuvre personnelle d’aller au-delà de ma pensée créatrice qui s’absente fréquemment dans la réalisation matérielle de l’objet.
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