Violente en février, une grippe avec symptômes de gastro-entérite a frappé la Champagne et ses villes. On la pensait éradiquée. Las, elle accourt de nouveau mais par un phénomène de transmission mal détectée elle semble véhiculée surtout par des animaux. Les plus monstrueux d’entre eux semblent les plus affectés. En raison des intempéries des 12 et 13.03.2013 aucun vétérinaire n’était disponible. Devant l’urgence nous avons consulté plusieurs intervenants non assermentés.
Dans sa paisible retraite Le Vergeur dort et à proximité, sur l’antique Forum, un félin s’apprête à bondir. Nous les laissons à leurs méditations.
Escomptant autre conseil nous nous transférons vers le sud, tout près, Place Royale. Là, emmitouflé sous sa houppelande de laine blanche et assis sur son ballot de même nature, le Marchand pense sans mot dire ni maudire.
Alors nous continuons l’enquête et questionnons quelques elfes, trolls et autres créatures sylvestres réfugiés en ville à cause desdites intempéries, que nous croisons au hasard de notre promenade, prolongée maintenant vers la cathédrale Notre-Dame.
Même Jeanne, notre bonne Jeanne de Paul Dubois, qui caracole, prétend ne rien entendre en l’affaire et passe son chemin, vers sa haute mission, vers le sacre.
Aurons-nous plus de satisfaction avec les doctes conseils des milliers d’ouvrages abrités dans les rayonnages de notre « Médiathèque Jean Falala » ?
Ou bien devrons-nous nous contenter de l’implacable et dure LOI proclamée sans cesse en face de nous ? Nous ne savons. Les pigeons savent mais demeurent muets, de toute manière nous ne pouvons faire confiance à ces volatiles encombrants (155 ce jour en ce lieu) plus enclins à roucouler et chier sur nos pierres qu’à orner nos réflexions.
Quant au Palais du Tau, célébrité rémoise, contaminé, sans doute vacciné, il ne souffre que d’une pelade légère et des baumes appropriés sans effets secondaires sauront en venir à bout dans les plus brefs délais, surtout si le soleil aide la médecine :
Bien que sans réponses nous décidons d’ausculter enfin nos animaux, hors du secours de quiconque, si ce n’est celui des anges de l’immense cortège et host qui garde Notre-Dame : et bien, oui, ils sont terriblement malades nos animaux, affreusement touchés et monstrueusement dégueulants et vomissants. Nous ne sommes pas venus pour rien.
Le constat, pour préoccupant qu’il soit, n’est pourtant pas catastrophique. Il s’agit bien d’une épizootie, même d’une gargouillozotie ou gargantuazootie mais elle ne devient pas, apparemment du moins, une anthropo-épizootie, c’est-à-dire qu’elle ne contamine pas (encore ?) l’homme. Par précaution je m’éloigne cependant des gouttes qui tombent des naseaux secs (signe que la maladie est bien là) et m’ébroue. Il semblerait qu’un remède puisse venir à bout de ce mal rapidement. La Ville fait ce qu’elle peut, ne serait-ce qu’en permettant aux services sanitaires ainsi qu’à toute personne bienveillante de se transporter en sécurité autour et alentour de ce zoo contaminé mais soucieux de continuer son séjour au milieu des hommes. Afin que nul n’en ignore !
(:) x 3
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@louisevs,
en archéologie l’échelle 1/1 n’est utilisée qu’exceptionnellement alors x3, non, pas possible mais grand merci à la dessinatrice.
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Cette Jeanne dont le chef —comme celui d’un personnage de Paolo Uccello ou, plus près de nous, le visage que l’on voulait à tout prix nous faire croire être celui de «l’origine du monde»— propose un décalage manifestement peu orthopédique, est sans aucun doute victime d’une douleur profonde, peut-être pas d’origine divine.
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@dom-a,
vous pensez bien que l’origine divine des manifestations ressenties par Jeanne ne saurait être de ma compétence quant à leur interprétation aujourd’hui si bien que l’expression qu’en fait le sculpteur reste toute entière énigmatique.
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Ah oui Montaigne, quelle joie de le retrouver. Devrions en mettre quelques extraits dans les lieux publics. Et puis ce titre formidable : « Essais », qu’on aimerait dire « Tentatives », ou brouillons, notes, car le sage pense modestement que rien n’est jamais fini, qu’aucune pensée ne saurait être définitive.
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J’aime bien l’idée de mettre des extraits de Montaigne dans des lieux publics. Cela me fait penser aux chaises de la rive de Meuse à Charleville où sont inscrits des poèmes de Rimbaud tout contre le Musée Rimbaud et à proximité de sa maison. La pensée vient par le fondement, en somme et contre toute attente. Que du plaisir au fond !
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