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Journées européennes du Patrimoine

Lors des Journées européennes du Patrimoine l’association vaillysienne APEV et des membres d’associations amies (archers, anciens combattants, pompiers, comédiens…) se propose de mettre en lumière certains points de son terroir par des animations locales présentées lors d’une marche d’environ 2h 30 autour du bourg. Le rendez-vous de départ est fixé entre les deux ponts, entre canal et Aisne et le retour s’établira à la Salle Culturelle.

flyer Patrimoine 2016

Ours et cerf affrontés sur la façade de Notre-Dame de Vailly-sur-Aisne

localisation des deux sculptures sur la façade

localisation des deux sculptures sur la façade

Perchées au-dessus des contreforts latéraux du portail principal de l’église paroissiale deux sculptures très usées par le temps exposent deux animaux dont l’un se rencontre dans nos mémoires (excepté là où il a été réintroduit) et l’autre dans nos grandes forêts. Il s’agit de deux espèces qui partagent avec l’homme une longue destinée et qui ont marqué les esprits par des récits colportés au fil des siècles, des légendes et toute une imagerie.

ours tenant dans sa gueule un animal (mouton ?)

ours tenant dans sa gueule un animal (mouton ?)

dessin d'interprétation des deux sculptures

dessin d’interprétation des deux sculptures

Sur le contrefort central de gauche, « à tout seigneur tout honneur » : l’ours.

Il tient dans sa gueule un agneau. Il fut durant des siècles le roi des animaux, devant le lion. Mais au moment où est construite la façade de l’église, vers la dernière décennie du XIIe siècle, tel n’est plus le cas. Sa chasse fut vivement appréciée dans l’Antiquité, tout comme celle du sanglier, ce sont des animaux assimilés au guerrier, porteurs de courage et d’audace virils. Puis à partir du VIIIe siècle et jusqu’au XIIe siècle, l’Église va provoquer la chute de l’ours pour le remplacer par le lion, porteur d’une culture méditerranéenne et biblique encore présente au sud de l’Europe. D’animal prestigieux l’ours va devenir animal ridicule de foire, à moins qu’un personnage doté de sainteté ne vienne à l’apprivoiser, soulignant ainsi la puissance divine sur la nature et le passage de la bestialité à l’humanité. Ainsi les saints Colomban, Corbinien, Gall, Rustique et Vaast relient l’ours à un épisode de leur vie.

ours dressé par saint Corbinien, broderie contemporaine par Sœur Marie-Dominique, bénédictine de l'abbaye de Limon, cathédrale de la Résurrection d’Evry

ours dressé par saint Corbinien, broderie contemporaine par Sœur Marie-Dominique (bénédictine de l’abbaye de Limon), dans la cathédrale de la Résurrection d’Evry

Des théologiens à la suite de saint Augustin, « Ursus est diabolus » font de l’ours un représentant du Diable, décrié qu’il est dans plusieurs versets bibliques. À la fin du Moyen-Age, l’ours devient même l’illustration de quatre péchés capitaux sur sept : colère, luxure, paresse, goinfrerie ; seule sa femelle est parfois revêtue de qualités, comme l’est aussi celle du léopard, les seuls rivaux du lion dans les bestiaires. L’ourse est bonne mère quand l’ours est voleur et violeur.
Largement entamée dans les premiers siècles du Moyen-Age la déchéance de l’ours va être proclamée dans les deux derniers par la propagation rapide et étendue de ses méfaits, transmise en particulier par le célèbre « Roman de Renart ». Même si parfois Brun le baron négocie en diplomate, représente Noble son roi ou devient chef d’armée, il est avant tout porteur de naïveté, maladresse et stupidité dont se gausse Renart le goupil.

cerf broutant, sculpture

cerf broutant parmi les rameaux

En vis-à-vis, au-dessus du contrefort central de droite, un cerf qui broute dans les rinceaux, bois étendus le long du col.

La chasse du cerf fut vilipendée durant l’Antiquité. Ce gibier n’est pas courageux, sa viande est molle et peu hygiénique : « Tu laisseras le cerf au vilain », conclut le poète Martial au premier siècle. Cette mauvaise réputation va durer longtemps et ce n’est guère qu’au XIIIe et surtout XIVe siècle que le cerf va devenir l’espèce la plus noble à chasser. Le plus célèbre traité de vénerie français rédigé dans les années 1387-1389, le « Livre de chasse » de Gaston Phébus, comte de Foix, met spécialement en avant la chasse à courre de ce gibier et bien d’autres témoignages écrits vont dans le même sens, le cerf est devenu gibier royal par excellence. L’Église, généralement opposée à la chasse va privilégier, comme pis-aller, la chasse du cerf plutôt que celle du sanglier ou de l’ours. Elle s’appuie en outre sur les Pères de l’Église et la tradition latine pour mettre en avant l’aspect solaire du cerf, médiateur entre le ciel et la terre. L’hagiographie met en scène des saints et un cerf porteur d’une croix lumineuse entre ses bois, ainsi Hubert ou Eustache, chasseurs repentis. Et surtout, le cerf renvoie à un verset biblique très commenté : « Comme le cerf après l’eau vive, mon âme a soif de toi mon Dieu… » (Ps., 41, 2). Des théologiens médiévaux vont prêter au cerf des vertus christiques, ils en font un symbole de la résurrection, un ennemi du serpent, image du démon ; il figure sur certaines cuves baptismales. À la fin du XIVe siècle des souverains français et anglais vont même faire du cerf un support de leurs armoiries, ainsi Charles VI après son sacre et une chasse en forêt de Senlis.

le cerf de saint Hubert, église N.-D. d'Ambleny, fresque composite. Début XVIe siècle probable.

le cerf de saint Hubert, église N.-D. d’Ambleny, fresque composite. Début XVIe siècle probable.

Nos deux animaux (l’ours a été mal identifié jusque-là à Vailly, en lion, chien ou loup) se font face, à un moment où l’un détrône l’autre ; ces sculptures sont révélatrices des mentalités du temps et leur figuration est utilisée à titre de catéchèse. On décèle ici l’énorme influence du théologien et enseignant Hugues de Saint-Victor dont les théories sur l’usage de l’image étaient connues et appréciées de tout clerc cultivé de l’époque : le décor de notre église a un sens qui fut voulu et mis en scène par l’un d’entre eux lors de la transition entre art roman et art gothique.

Aller plus loin : Michel Pastoureau, L’ours, Histoire d’un roi déchu. Seuil, 2007.

Vailly, années d’avant la Grande Guerre

« A la Parisienne« , ainsi est nommé un commerce d’habillement situé à l’extrémité nord de la rue Alexandre Legry alors appelée ‘rue d’Aisne‘, côté est de cette rue. Notre document de référence est une photographie éditée en carte postale, support très en vogue en ces années de la période qualifiée de « Belle Epoque » par la suite.

A la ParisienneLe bandeau de corniche porte : « A la Parisienne » et entre les fenêtres de l’étage se lisent : « chemises, corsets, cravates, foulards, articles de voyage, maroquinerie, vêtements, confection et sur mesure« . L’appellation est reproduite sur le front de vitrine, à sa gauche est illisible un article en vente, à sa droite on lit : « bonneterie« . Entre les vitres de vitrine on peut encore lire : « lingerie, chaussures, confection pour dames, soieries, doublures, brosserie, tapis« . D’autres titres ne sont pas lisibles.                                                                         Sur son ‘pas de porte’ la propriétaire est en discussion avec deux dames, un homme observe de loin le photographe en action. D’autres devantures annoncent une rue ‘commerçante’ active dans le cadre d’un chef-lieu de canton qui compte environ 2000 habitants. Le trottoir est étroit, la rue pavée. Elle le restera jusqu’aux années 50 bien que son tracé ait été rectifié après les destructions de la guerre. On aperçoit ci-dessous tout au bout de la rue une partie de ce magasin, dernière boutique en saillie avant la Place du Général Félix devant l’église. Suit une vue de cette rue détruite lors de la guerre.

Coincée entre deux montées latérales de toiture en ‘saut de moineaux’ comme il est fréquent dans notre région, la retombée du toit ‘à la Mansard’ indique une réfection sans doute récente. Plutôt d’appartenance urbaine, elle est rare dans notre petite ville à cette date où on la trouve également place de l’Hôtel de Ville essentiellement.

ruines dans Vailly vers 1920 (surgissement des années anciennes : je conserve encore en mémoire le claquement des fers de sabots des rares chevaux sur ces pavés ainsi que leurs nasaux fumants dans les matins glacés, leurs pieds entourés de chiffons pour atténuer les glissades sur le verglas. Images enregistrées avant leur disparition définitive vers 1955-60, le dernier véhicule hippomobile étant celui de l’éboueur, après ceux du livreur de charbon et du laitier ; images des derniers soubresauts de la civilisation du cheval, le vrai, avant celle de la traction automobile généralisée dans toutes les classes sociales au milieu du XXe siècle).

On peut imaginer que les clientes trouvaient là l’essentiel de leurs besoins en habillement et qu’il n’était pas nécessaire qu’elles entreprennent un déplacement à Paris ou à Reims. Elles pouvaient étoffer leur curiosité en consultant les catalogues illustrés des grands magasins parisiens par exemple dont voici des extraits d’exemplaires contemporains.

échantillons de tissus d'un catalogue en 1903

échantillons de tissus dans le catalogue du magasin ‘Le Printemps’, Paris, 1903

Sur cette autre photographie (carte postée en 1908)la rue se présente depuis le sens opposé à la précédente, regards tournés vers le sud de la rue d’Aisne. Le pignon du magasin porte des inscriptions de ‘réclame’ identiques à celles de la façade. On lit en complément : »[cha]pellerie, [parap]luies, ombrelles, couronnes mortuaires« 

Sur son échelle double, un peintre en bâtiments nettoie ou peint. Il pourrait être ‘peintre en lettres’, de ceux qui connaissent le tracé et l’exécution des écritures de publicité directement sur le support à l’aide de pinceaux aux soies démesurément longues. Il m’évoque une toile de Frédéric Bazille sur laquelle s’activent des compagnons peintres.

Une cliente potentielle, celle qui a rédigée la carte ci-dessus, demande qu’on lui apporte un vêtement acheté récemment :

« …dis à Ernestine qu’elle m’apporte le petit vêtement blanc d’Yvonne que j’ai acheté dernièrement, je lui ai montré avant de partir, dans un carton dans le petit cabinet. A demain Marguerite.« 

A l’époque des Parisiens originaires du bourg ou inspirés par sa tranquillité et la possibilité de venir depuis Paris par le train (Gare du Nord jusque Soissons, puis autre train « Chemin de fer de la Banlieue de Reims ») passaient des moments de détente à la campagne, par exemple au cours de promenades à pieds, à cheval ou à bicyclette ou encore lors d’activités de pêche ou de canotage. A la veillée tout les disposait à la lecture du célèbre ‘Almanach Vermot’ ci-dessous dans un exemplaire de 1902 :

almanach Vermot de 1902

« A la Parisienne« , une enseigne, une devanture, un magasin, un commerce qui ont fait rêver, à n’en pas douter, nombre de Vaillysiennes et Vaillysiens à la naissance du XXe siècle.

Patrimoine caché vaillysien : ses peintres d’antan

A l’occasion des Journées européennes du patrimoine, l’association « Patrimoine et Environnement Vaillysiens » a choisi de mettre en avant une facette du patrimoine caché : les peintres vaillysiens des XIXe et XXe siècles. Suivant ce choix nous avons présenté dans la Salle culturelle huit peintres et environ 80 oeuvres. Une exposition réussie qui ne se reverra pas de sitôt car les recherches et contacts à prendre pour la conduire à terme nécessitent de longues heures. Merci à tous ceux qui nous ont aidés dans cette démarche, remerciements qui s’adressent évidemment à nos aimables prêteurs mais aussi à celles et ceux qui ont assuré l’accrochage et la signalétique.

Parmi ces peintres le plus connu et du reste le seul professionnel est Léon-Henri Liévrat déjà signalé dans ce blog (tapez Liévrat dans le rectangle de recherche). Les autres sont des amateurs, talentueux le plus souvent, ayant eu un attachement certain à notre bourg, y ayant résidé, ou encore, pour l’un d’entre eux, ayant combattu ici lors de la Première Guerre mondiale. Nous mettons en relief chaque peintre par deux travaux subjectivement sélectionnés, sans donner la référence des prêteurs ni les détails de l’oeuvre. Cette note de blog, comme les autres, n’est pas une référence scientifique ni un catalogue et n’est là que pour donner à voir rapidement.

Maurice Audoux

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Louis Boureux

Gorges du Tarn par Louis Boureux, huile sur contreplaqué

Louis Boureux, autoportrait réalisé durant sa captivité en Poméranie orientale

autoportrait peint en 1942 dans un camp de prisonniers en Poméranie. Huile sur contreplaqué.

sur l’épisode de la captivité de Louis Boureux ou sur sa vie vous aurez des informations ici :

http://jpbrx.perso.sfr.fr/LB/index.htm

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Berthe Hanus

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Thérèse Labarre

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Léon-Henri Liévrat

moutons dans un verger par Léon-Henri Liévrat, pastel conservé au Musée de Soissonsici le peintre volontiers facétieux a marqué au fer les moutons de ses propres initiales entrecroisées…

contre-jour sur l'église de Vailly-sur-Aisne, pastel de Léon-Henri Liévrat_______________________________________________________

Emilie Moret

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Maurice Sébire

Marine par Maurice Sébire_______________________________________________________

Georg Wolf

aquarelle "église de Vailly-sur-Aisne" par Georg Wolf

aquarelle "église de Vailly-sur-Aisne" par Georg Wolf, peintre allemand

Georg Wolf est né à Niederhausbergen en 1882, en Alsace alors allemande. Lors du séjour de son régiment à Vailly au début de l’automne 1916 il peint à l’aquarelle l’église en partie détruite. Ce peintre de paysages et d’animaux est bien connu en Allemagne. Il est mort à Uelzen en Basse-Saxe en 1962.

photographies de l’exposition et vernissage du 16 septembre 2012

Jeanne d’Arc et Vailly-sur-Aisne

Jeanne d’Arc (6 janvier 1412 – 30 mai 1431) 

            Inutile de présenter cette femme d’exception, une des personnalités les plus attachantes de l’Histoire de France, de plus le sixième centenaire de sa naissance la met en avant de la scène ces jours derniers. Quantité d’auteurs ont tenté de retracer son parcours singulier ; des metteurs en scène, des peintres et des sculpteurs, des compositeurs modèlent d’elle des portraits sans cesse renouvelés. 

            Son séjour vaillysien, assuré, se place dans le contexte de la reconnaissance de Charles VII en tant que roi légitime de France. De toute évidence la royauté s’est servie de Jeanne dans la reconquête du pays et du pouvoir. Aussitôt le sacre reçu dans la tradition à Reims le roi se rend à Corbeny et manifeste son pouvoir potentiel de guérison au prieuré Saint-Marcoul lors de la cérémonie du toucher des écrouelles’. Il touche alors les malades de la peau en leur disant : « le roi te touche, Dieu te guérit ! » 

            Le cortège royal auquel se mêlaient alors les troupes des capitaines dans la mouvance de Jeanne d’Arc se rend ensuite à Soissons avec une halte à Vailly dans l’après-midi et la nuit des 22-23 juillet 1429. Il est probable que le trajet suivi fut celui de la vallée de l’Aisne, par Pontavert, Beaurieux, Bourg et le ‘chemin du Roy’ puis la ‘ porte de la Rivière’»  (avec des variantes ce parcours est commun aux sacres des rois et l’étape vaillysienne attestée plusieurs fois). La tradition orale rapporte que Jeanne a couché dans la maison du ‘coin Thierry’, cette demeure à colombages détruite par le feu en septembre 1914 est probablement la propriété de Thierry Quatresols, bourgeois de la ville mentionné par des actes écrits. C’est une possibilité parmi d’autres : l’archevêque de Reims, seigneur de Vailly depuis 1379 après l’échange de Vailly contre Mouzon avec le roi, possédait à Vailly des immeubles sis au long du ‘passage de l’église’ et en face du ‘coin Thierry’ sur l’espace devenu parvis, dont l’hôtel de l’homme sauvage’. Tenons-nous en à la tradition non vérifiée. Peu importe du reste puisque ces immeubles sont situés dans le même espace et que, surtout, ils ont disparu aujourd’hui à cause de la Première Guerre mondiale.

maison à colombages de Vailly

Maison médiévale du XV e siècle à Vailly, gravure de Truchy, fin XIX e siècle

De Vailly le roi envoie à Laon ses hérauts et lieutenants afin de recevoir la soumission de ladite ville, ce qui fut fait. 

Lisons une chronique du temps, celle dite ‘chronique de la pucelle’ et publiée en 1859 par Vallet de Viriville : « …de ladite église [Saint-Marcoul] il print son chemin à aller en une petite ville fermée appartenant à l’archevesque de Rheims nommée Vailly qui est à quatre lieues de Soissons et aussy quatre lieues de Laon. Et les habitans de ladite ville luy fisrent pleine obeyssance et le receurent grandement bien selon leur pouvoir et se logea pour le jour luy et son ost (armée), audist pays … » 

En 1929, « l’association nationale pour la commémoration du cinquième centenaire de l’épopée de Jeanne d’Arc » organise des cérémonies dans les lieux en lien direct avec Jeanne et une plaque –modèle n° 1 dit de Domrémy- est proposée en souscription. Vailly l’adopte et illustre ainsi, avec bien d’autres villes et villages de France, un trajet cumulé historique d’environ 5000 km.

plaque commémorative de Jeanne d'Arc à Vailly apposée en 1929

plaque commémorative apposée en 1929 sur le flanc d'une chapelle nord de l'église N.-D. de Vailly

Déjà en 1909, en lien avec la béatification solennelle de Jeanne, des fêtes johanniques s’étaient déroulées à Vailly ; le général Vignier a publié dans ses « Documents et souvenirs… » les pages que le journal ‘l’Argus soissonnais’ leur avait réservées et les cartophiles connaissent la longue série de photographies alors réalisées.

1909 fêtes jeanne d'Arc Vailly

Tirage d'un négatif sur plaque de verre ; fêtes Jeanne d'Arc de 1909 à Vailly

tirage d'un négatif sur plaque de verre, Vailly, 1909, fêtes 'Jeanne d'Arc'

Statue de Jeanne d'Arc en 1909 à Vailly

statue de Jeanne d'Arc présente dans l'église de Vailly en 1909 et disparue lors de la guerre

Pour conter Jeanne sur le registre de la chansons je me souviens de ‘Jeanne d’Arc‘ de Graeme Allwright et ces jours-ci me trottent en tête, lancinantes, les paroles d’Alain Souchon sur la musique de Laurent Voulzy que ces troubadours ont lancé ‘Jeanne’et que nos compatriotes attrapent avec bonheur :

« Et je chante ma peine                                                                                                                       loin de celle que j’aime                                                                                                                        l’âme pleine de                                                                                                                                     mélancolie »

Vous pouvez l’écouter par exemple et entre autre, ici : http://www.musictory.fr/musique/Laurent+Voulzy/Jeanne

Pour en savoir plus :

Colette Beaune, Jeanne d’Arc, vérités et légendes, Perrrin, ‘Tempus’, 247 p.                            Philippe Contamine, O. Bouzy, X. Hélary, Jeanne d’Arc, Histoire et dictionnaire, Robert Laffont, ‘Bouquins’, 1214 p.

Alain Vauge, J’ai nom Jeanne la Pucelle, journal d’une courte vie, Ed. Bénévent, 2012 http://jeannedarc.monsite-orange.fr/

Léon-Henri Liévrat, Vailly-sur-Aisne et les bergers

Parmi les peintres qui ont un rapport de proximité avec Vailly-sur-Aisne, Léon-Henri Liévrat est sans doute le plus connu. Né et mort à Vailly (1854-1913) il s’installe à Paris et travaille chez un peintre sur porcelaine tout en fréquentant de temps à autre l’Ecole des Beaux-Arts où il étudie la peinture avec, parmi ses maîtres, Jean Léon Gérôme. Ses dessins et même ses peintures ont quelque affinité avec ceux de Millet ; il appartient au courant dit des ‘Naillistes’ désignant les peintres qui, pour leur déjeuner du jour, avaient pour habitude de fréquenter à crédit le restaurant du couple Nail, aubergistes à proximité de la ‘rue de Seine‘. H. Liévrat a peint beaucoup de paysages, d’arbres en fleurs présentant une touche de japonisme, des scènes champêtres et des crépuscules ou des nuits. Sa touche est précise et sensible, de même que ses traits.

J’ai choisi l’atmosphère d’un couchant de fin d’automne, un dessin de saison, une date anniversaire : 20 décembre 1904. Sous un petit format L.-H. Liévrat offre un crépuscule tout en nuances et un clin d’oeil biblique à la saison. Il s’agit presque d’une allusion tant le signe est discret. L’un des deux bergers a le bras levé et son doigt pointe quelque chose dans le ciel, que son compagnon observe de concert. Une certaine attention est nécessaire pour détecter, non un ovni, mais les rayons d’une étoile. En effet les rayons de l’étoile, -car c’est bien une étoile qui s’allume dans un ciel plombé, présentent quelque similitude avec les branches qui hérissent les troncs maigres de jeunes ormes. Presque un message crypté où seul un berger peut retrouver la brebis égarée, ou un spectateur le sens caché de la scène par ailleurs baignée d’une lumière très habilement rendue.

l'étoile des bergers

l'étoile des bergers par Henri Liévrat, dessin sur papier, 19,9 x 10,4 cm, 20 décembre 1904.

signé en bas à gauche : LH Liévrat avec son monogramme LLH entrelacé, répété timidement à droite à côté de la date : 20 déc 04.

Cette représentation de pâtres avec troupeaux est des plus fréquentes alors et l’on rencontre maints traitements de ces pastorales chez Millet ou Lhermitte pour ne citer qu’eux.

Remarques : il y a bien ici une ‘étoile des bergers‘. Cependant ceci manifeste une collusion entre les deux seuls récits évangéliques de Noël. Dans celui de Luc les bergers voient d’abord un ange de l’armée céleste qui donne son message, puis il est ensuite accompagné d’une multitude d’anges dans le ciel. Point d’étoile ici. Dans celui de Matthieu en revanche il est bien question d’une étoile qui guide les mages jusque la crèche. Dans les contes et les peintures on voit apparaître, peut-être pas avant le XVIII e siècle (je n’ai pas eu le temps de vérifier vraiment) la représentation d’une ‘étoile des bergers‘ à laquelle Henri Liévrat fut sensible. De plus on appelle aussi ‘étoile du berger‘ la planète Vénus souvent très brillante et qui apparaît la première et s’éteint la dernière dans le ciel étoilé. D’où une nouvelle occasion de confusion par rapport aux deux textes d’origine.

Dans le catalogue de vente daté samedi 11 décembre 1982 établi par la Galerie des Ventes d’Orléans pour les peintres Liévrat et Alleaume il semble que le numéro 22 corresponde à ce crayon. Dans le catalogue de la première vente daté du 16 octobre 1982 Maître Savot introduit le catalogue par une puissante évocation de notre peintre rédigée par son ami Ludovic Alleaume. Celui-ci note : « …Liévrat a fait beaucoup de soirs, de crépuscules, des nuits avec une belle lune et, chose incompréhensible : il n’y a jamais placé une étoile. Je ne puis m’expliquer cela ?… »  Et bien voici l’étoile, tellement discrète que Ludovic Alleaume ne l’a point vue !

Reste encore la date : 20 décembre. Après recherches il apparaît que ce jour l’ancienne liturgie honorait plusieurs saints dont saint Dominique de Silos (Castille), mort en 1073. Il est le patron des bergers, des prisonniers et des femmes enceintes. De plus le 20 décembre est également le jour d’entrée dans les vigiles de Noël pour les églises orthodoxes et gréco-catholiques. Je n’ai pu établir de rapports entre ces dernières et notre peintre, en revanche durant son enfance sous le Second Empire Henri Liévrat a nécessairement rencontré des bergers car la période fut très propice à l’élevage de nombreux ovins. Au long des pentes escarpées établies sur le revers de la cuesta d’Ile-de-France et tout spécialement sur celles du rebord de plateau au nord de Vailly vers ‘la Justice‘, ‘les Grands Riez‘, ‘Rouge-Maison‘ et ‘l’Abondin‘ quand elles n’étaient pas garnies de vignes, ces pentes accueillaient les ‘savarts’ parcourus par le pacage des troupeaux.

Philippe Jaccotet : « le don inattendu, d’un arbre éclairé par le soleil bas de la fin de l’automne comme quand une bougie est allumée dans une chambre qui s’assombrit ».

Raymond Genty, Les petites lumières, 1943, (trois dernières strophes ici) :                            … ….

Un air de Berlioz, quelques toiles/De Corot dans un magasin/                                       Ce sont encore des étoiles/Dans le ciel d’un noir de fusain.

Pour élever notre souffrance,/Pour que nous regardions plus haut/                          On dirait parfois/Que la France se révèle quand il le faut.

Ayons donc une foi plus vive,/Croyons en son destin plus doux/                               Pour que notre pays revive/Il faut d’abord qu’il vive en nous. 

Recueilli dans Anthologie de la Société des poètes français, tome 1, 1947.

Et pour ce qui regarde la France, espérons que la foi de Raymond Genty soit efficiente !

Raymond Genty et Vailly-sur-Aisne.

Dramaturge et poète Raymond Genty est né et mort à Paris (7 juin 1881-9 août 1950). Etudes secondaires à ‘Montaigne‘ et ‘Louis le Grand‘, faculté de droit. Mais ce sont littérature et poésie qui le motivent réellement et très vite il  consacre à ces muses l’essentiel de son temps libre.

En 1913 il est secrétaire de rédaction de la revue satirique ‘le Gil Blas‘ et en 1914 il est mobilisé puis blessé grièvement en novembre. Dans l’incapacité de combattre il est démobilisé et rejoint en 1916 ‘l’Odéon’ en tant que secrétaire général. De sa guerre il rédige un carnet de route édité en 1917 par Berger-Levrault :’La flamme victorieuse‘. Sa carrière littéraire d’auteur dramatique est lancée par ‘L’anniversaire, à propos à la gloire de Corneille’ joué à l’Odéon dès 1905.

Quant à son oeuvre poétique elle lui vaudra également une renommée certaine dans les années Trente et divers prix honorent ses travaux riches d’une bonne dizaine de recueils parmi lesquels « Les chansons de la Marjolaine » dont les poèmes ont tous pour cadre la bourgade et les environs de Vailly-sur-Aisne. C’est ce recueil publié en 1932 que l’Association du Patrimoine et de l’Environnement VaillysiensAPEV– a réédité en 2003 avec une préface de M. Philippe Battefort, condisciple d’école et de lycée, à qui j’emprunte quelques extraits de cette note. Toute sa vie Raymond Genty est resté particulièrement attaché à cette terre de ses ancêtres qui habitaient l’écart puis hameau de ‘Saint-Précord’ suspendu au-dessus du bourg dans les collines autrefois garnies de pampres aux origines pluri-centenaires ; refuge d’un ermite irlandais éponyme ce lieu a connu l’implantation d’une église et d’un cimetière mérovingiens.

Raymond Genty, probablement à Saint-Précord vers 1895

Raymond et son père probablement à Vailly vers 1900

Raymond Genty, 23 ans, dans l'appartement de ses parents à Paris, rue de Varennes, en 1904

Je remercie Madame Nicole Genty qui nous autorise aimablement à publier les photographies anciennes ci-dessus et qui suit de près ce qui se passe à Vailly en mémoire de son grand-père.

En ce matin du 11 novembre 2011 des enfants de l’école primaire encadrés par Mme Annie Fournier directrice et certain(e)s de ses collègues ont lu le poème « L’étoile sur le tombeau » -poème lu à l’Opéra Comique en 1922 et dit encore le 11 novembre 1923 au ‘Théâtre de l’Odéon‘.

Je vous livre ici les deux premières strophes et la dernière

« Puisque un astre luit dans la brume                                                                                         Sous l’arche immense des vainqueurs                                                                                            Il faut qu’un astre aussi s’allume                                                                                               Dans l’ombre tiède de nos coeurs.   

Onze novembre. La Victoire.                                                                                                     Quelle date dans l’avenir !                                                                                                   Allumons dans chaque mémoire
La lampe d’or du souvenir.  …/…

Et pour que celui-là sommeille                                                                                                    Celui qui nous a tout donné                                                                                                               Il faut que le souvenir veille                                                                                                        Dans votre coeur illuminé ».

lecture d'un poème de R. Genty par des enfants de Vailly

des enfants de l'Ecole de Vailly-sur-Aisne devant le Monument aux Morts

Ces enfants vont lire le poème mentionné ci-dessus. Attentifs, de gauche à droite :         Louis, Léa, Lucas, Linon et Benoît ; la photographie est de M. Didier Lalonde, qu’il en soit remercié !

Certaines activités de l’école primaire de Vailly-sur-Aisne figurent ici :

http://blogs.ac-amiens.fr/0021771p_ecole_de_vailly_sur/

 

Hommage aux infirmières de la Première Guerre Mondiale : Reims, Pierrefonds et dans les coeurs.

La lecture du titre laisse entendre que Reims et Pierrefonds ont quelque chose à montrer, en dehors de l’attachement tout à fait justifié à la cause du dévouement des infirmières lors des conflits et spécialement lors de la guerre de 14-18.

En effet ces deux villes à caractère historique sont, au moins selon les sources dont je dispose, les seules à avoir ériger un monument consacré à la cause des infirmières.

      Celui de Reims est installé Place Aristide Briand, ex Square de l’esplanade Cérès comme on disait avant 1932 et fut inauguré le 11 novembre 1924. Les photographies ci-dessous vous en offrent des vues assez précises. Un ajout y fut placé pour honorer la mémoire d’infirmières et brancardiers tués à proximité lors d’un bombardement allié sur la ville le 30 mai 1944. Ce blog présente des notes courtes et si vous souhaitez connaître dans le détail l’histoire de ce monument rendez-vous ici :

http://www.crdp-reims.fr/memoire/lieux/1GM_CA/monuments/reims_infirmieres.htm

monument aux infirmières à Reims place Aristide Briand

le monument de la Place Aristide Briand à Reims

 Outre ce monument la Ville de Reims conserve un Livre d’Or des Infirmières où sont recensées toutes les infirmières tuées dans leur service, en France et dans le monde lors de la Grande Guerre.

L’autre monument destiné à prolonger la mémoire du sacrifice des infirmières est celui qui fut érigé à Pierrefonds après la guerre, dans le même but que celui de Reims, avec une mention spéciale pour Elisabeth Jalaguier, infirmière de l’hôpital n°226 tuée en ce lieu le 20 août 1918 lors d’un bombardement. Inauguré après restauration en 1955 il intègre à sa base une statue en bronze de Real del Sarte dont le plâtre original est conservé dans l’église Saint-Sulpice de Pierrefonds.  Là encore vous aurez plus de renseignements sur ce monument dans le site mentionné ci-dessus, ainsi que sur celui fort connu des passionnés de 14-18 nommé ‘les découvertes du chamois’ auquel j’emprunte la photographie jointe ci-dessous, en voici la référence :

http://chamois.canalblog.com/archives/2008/01/30/7760497.html

Monument aux infirmières de Pierrefonds

Monument aux Infirmières, square de l'Hôtel des Bains à Pierrefonds, photographie "le Chamois"

Voilà pour les deux monuments français. En ce qui concerne les coeurs ce n’est pas cette note qui va épuiser ni le sujet ni la reconnaissance des soldats et de leur famille. Observons seulement quelques photographies souvenirs.

Bien entendu des infirmières ont tenu parfois des carnets ou des albums avec photographies. De l’un de ceux-ci je vous propose ces trois infirmières suisses dont je ne connais pas les noms et qui figurent dans l’un de ces recueils de souvenirs émouvants

trois infirmières suisses en repos lors d'une excursion

trois infirmières suisses en repos lors d'une excursion

autres photographies du même album

éclats d'obus enlevés dans la peau de blessés

assez étonnants ces éclats d'obus extraits du corps des blessés et cousus sur carte !

Eclats d’obus recueillis à l’infirmerie de la Gare Saint-Jean de Bordeaux et expédiés par le service. Je ne dispose pas d’autres renseignements liés à cette pratique.

image très connue d'un brassard d'infirmière

brassard officiel avec tampons d'affectation

Il arrivait fréquemment que des soldats rédigent des lettres de reconnaissance à leurs infirmières préférées, leur offrent des cadeaux. Quelques soldats ont épousé leur infirmière, rien d’étonnant au fait. Plus étonnant est un ensemble de témoignages annotés par 78 soldats et inscrits dans un carnet spécialement rédigé pour la circonstance. Certains ont accompagné leur texte ou poème d’un dessin, d’une aquarelle ou gouache, ce que permettait de faire ce registre qui alterne page pour écrire et page pour dessiner. Je place ici l’un des textes et l’une des illustrations extraits de ce recueil rédigé à l’hôpital auxiliaire n° 110 de Caluire, pensionnat de l’Oratoire, à l’attention de mademoiselle Paule Cordet en 1915.

remerciements du soldat Marius Bruchon à son infirmière

poème et peinture en reconnaissance de soins

poème en anglais et peinture du soldat Maurice Ducot à son infirmière

Il faut bien clore et je le fais en citant une nouvelle fois Vailly-sur-Aisne et deux infirmières du lieu honorées spécialement pour leur conduite exemplaire :

Mademoiselle Adèle-Olympe Crochard (en religion soeur Sainte-Geneviève) a reçu la Croix de Guerre et la Médaille de la Reconnaissance Française ainsi que la ‘British Red Cross War Medals‘.

Il en fut de même pour mademoiselle Anna Heinrich, aide de Mlle Crochard, qui reçut la Croix de Guerre, la ‘British REd Cross‘ et fut élevée au rang de chevalier de la Légion d’Honneur.

Ce onze novembre 2011 est l’occasion de rappeler l’immense dévouement de ces femmes dans la guerre. Ne les oublions pas !

 

 

Vailly-sur Aisne : le cimetière des pauvres et le docteur Jean-Joseph Brocard.

monument audocteur Brocard en 2011

monument élevé par des Vaillysiens en 1847 en hommage au docteur Brocard

L’Ancien Régime et l’Eglise avaient institué l’obligation de réserver un endroit dédié à l’ensevelissement des plus démunis, à l’intérieur du cimetière paroissial ou en un autre lieu de la paroisse. Les nouvelles normes d’hygiène apparues dans le même temps et qui vont se développant à mesure que les découvertes scientifiques croissent vont amener le législateur à isoler le cimetière du centre des agglomérations. Il en est ainsi à Vailly en 1829. A cette date les inhumations ne se feront plus que dans le cimetière actuel dans lequel on trouve donc des sépultures datant du second tiers de ce siècle et notamment celle des généraux d’Empire.

Cependant un médecin du bourg philanthrope et soucieux de la dignité des plus pauvres leur avait légué sa fortune, souhaitant être enterré en leur voisinage en un lieu réservé à l’origine pour les défunts dits de « la maison des pauvres vieillards » (cette « Maison des pauvres vieillards » n’est pas documentée par les archives, j’ai seulement trouvé dans l’inventaire de la série B aux AD Aisne qu’elle avait été réparée en 1787, mais ces archives font hélas partie de celles  détruites lors du bombardement de Laon en 1940).

Ainsi, au-delà de la date de désaffection officielle, le docteur Brocard fut inhumé dans ce cimetière de la rue des Jardinets où des Vaillysiens reconnaissants lui élevèrent le monument que l’on voit toujours aujourd’hui et que le Général Vignier décrivait comme « en bien mauvais état » vers 1920, dans ses « documents pour servir à l’histoire de Vailly-sur-Aisne » publiés en 1927. On ne s’étonnera guère outre mesure que 90 ans plus tard il soit toujours dans un état dégradé.

A l’arrière de ce monument figurait la liste des donateurs et à l’avant une autre plaque portait le texte suivant :

                                                                    Ci -gît                                                                                      M. Jean-Joseph Brocard                                                                                                Maître en chirurg(ie) à Vailly décédé le 18 juin 1847                                                               Agé de 68 ans                           

     Le général Vignier  ajoute encore que « son zèle pour la vaccine lui mérita une médaille du gouvernement royal » dont je ne trouve pas trace. Soucieux de son prochain ce médecin examinait avec attention tout ce qui pouvait être nocif à l’être humain et nous pouvons lui en être reconnaissants. Aussi serait-il opportun que le texte de cette plaque retrouve sa place sur son monument. Réfléchissons-y, nous Vaillysiens amoureux du passé de notre bourg et trouvons une solution afin que nul n’ignore qui il fut ni ce qu’il fit.

La place où se trouve le monument est aujourd’hui réduite et l’implantation d’un cimetière, même de taille réduite apparaît peu. Autrefois cet espace était bien plus vaste comme a pu le lire le général Vignier avant la disparition de cette liasse d’archives. Ainsi en 1787 il était entouré d’une haie de 21 vieux ormes âgés de plus de 60 ans. Elle ne figure pas sur le cadastre ancien de 1832 car il n’y a alors aucune construction dans cette zone extérieure aux anciens remparts.